Le chat qui déplaçait des montagnes
de Lilian Jackson Braun

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 28 mai 2004
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
chatvoureux
Une série qui nous accroche facilement par son charme discret. Dans ce titre, notre détective Qwilleran passe ses vacances à la montagne pour relaxer un peu. Il est accompagné évidemment de ses deux compagnons félins, Koko et Yom Yom. Le chalet où il réside est l'ancienne demeure d'un notable du coin, assassiné l'année précédente. Les gens ont leur petite idée sur le résultat du procès qui semble avoir puni un innocent. Sous le prétexte d'écrire la biographie du défunt, Qwilleran s'immisce dans la vie des gens et élève le potin à une forme d'art.

On re-découvre avec chaque livre de cette auteure, la même simplicité et ce talent pour rendre l'anodin intéressant. L'intrigue policière est vaguement développée et sert comme toile de fond. Il est à noter que pour ce livre en particulier plusieurs jeux de mots anglophones sont utilisés et probablement mal rendus dans la traduction. Néanmoins, un divertissement délicieux.
Des détectives félins dans la montagne 5 étoiles

Ce nouveau tome de la série des "chats qui ..." de L.J. Braun présente une nouveauté de taille : l'histoire n'a pas lieu dans ce cher comté de Moose, mais au sein d'un paysage montagneux que notre protagoniste a choisi pour méditer sur son avenir.

J'ai tout d'abord apprécié ce changement, car j'y ai retrouvé ces mêmes sensations que j'ai pu connaître (en tant que Breton) face aux montagnes enneigées du pays d'en bas (les Pyrénées).

Mais en transposant son histoire dans un nouvel environnement, L.J. Braun nous présente une multitude de personnes inconnues, la plupart habitant ces montagnes, ce qui crée une vraie coupure avec nos repères du comté de Moose, à savoir tous les amis de Qwilleran et leurs petites habitudes journalières.
Au final, on perd ce qui faisait le charme des romans de l'auteure : l'esprit champêtre et placide du comté de Moose.

On aura donc toujours un meurtre à élucider comme fil rouge de l'histoire; qui servira à nouveau de prétexte pour décrire les relations que Qwilleran entretient avec les autochtones de la montagne; mais on ressent moins le flegme qui accompagne d'habitude notre protagoniste. Au contraire, nous aurons droit à de véritables caricatures, comme ces "gentils sauvages écolos des montagnes" face aux "méchants citadins mercantiles de la vallée". Au revoir à la subtilité littéraire des précédents tomes ...

En outre, l'histoire se finit de façon très abrupte, et les derniers rebondissements nous font plus penser à la fin pathétique de quelque film hollywoodien, plutôt qu'à nos bonnes vieilles histoires qui sentent le terroir et la campagne.

Heureusement, il reste nos deux chats, mêmes s'ils subissent eux-aussi ce changement de style : réactions caricaturées et comportements inexpliqués ...

Petit extrait :
- Ce sont vos chats ?
- Certaines personnes les appellent ainsi, dit-il,. Personnellement, je les considère comme de la matière grise ambulante.

Bleizmor - Bretagne - 54 ans - 3 septembre 2010


Meurtre chez les Pommes de terre 5 étoiles

Qwill débarque dans les montagnes Potatoes, Big Potato et Little Potato, près d'une ville dénommée Spudsboro (à noter que malgré les efforts d'annotation du traducteur, certains jeux de mots tombent un peu à plat en français). Le but de son voyage est de prendre une retraite de trois mois après être entré pleinement en possession du fabuleux héritage qui a fait de lui l'homme le plus riche du nord des Etats-Unis et de réfléchir à son avenir.
Bien entendu, Qwill ne tarde pas à enquêter sur un meurtre qu'il trouve étrange.

Cette fois, pas de doute à mes yeux, Lilian Jackson Braun, accorde réellement moins d'importance à son intrigue qu'à ses personnages et ce numéro de la série présente lui aussi un fin relativement bâclée et inachevée. L'essentiel du récit est consacté à la description de la vie d'une petite communauté d'écologistes et aux déboires de Qwill dans son auberge de montagne. L'énigme vient au second plan, priorité à la psychologie des personnages, à celle des chats et à la création d'une ambiance très particulière grâce aux longues descriptions de la moindre activité du quotidien.
J'aime bien cette manière de faire mais je déplore une fois de plus le fait que l'auteur se soit hâtée de boucler son ouvrage et propose un fin qui laisse vraiment à désirer. Qwill abandonne tout en cours de route et même si on sait qui a tué, beaucoup de questions restent en suspens, pas forcément de grands mystères mais des éléments qu'il aurait été bon de voir élucider pour une meilleure compréhension de l'ensemble.

Sahkti - Genève - 50 ans - 28 décembre 2006