Avant toute chose je précise que je ne suis pas un féministe militant acharné.
Ironie du sort, j'ai commencé la lecture de ce livre le 8 mars, la date de la journée de la femme.
On apprend beaucoup de choses dans ce livre, quant à l'adoration de la femme, et du féminin plus largement, pendant des millénaires, mais aussi quant à l'origine de l'oppression des femmes par les hommes, puis comment l'homme a justifié cette oppression, qui en a amené d'autres, par exemple celle de l'homme blanc sur l'homme de couleur.
Olivia Gazalé montre que la crise de virilité à laquelle on assiste aujourd'hui - que regrettent tous les mâles machos qui détestent les femmes - n'est pas la fin des hommes, mais la fin d'un système, le viriarcat, qui a non seulement opprimé les femmes pendant des siècles, mais aussi emprisonné les hommes en les enfermant dans le piège qu'est la virilité.
J'ai d'ailleurs particulièrement apprécier cette phrase "Le devoir de virilité est un fardeau, et "devenir un homme" un processus extrêmement coûteux".
Ce livre est une véritable libération pour les hommes.
Ce que j'ai aussi apprécié dans ce livre c'est qu'il montre aussi les limites du féminisme, et plus particulièrement de la morale antisexiste qui censure les désirs des hommes.
Dans un passage que j'ai adoré, Olivia Gazalé écrit cette phrase qui résume bien les effets pervers du féminisme radical : "Oui, la femme veut être respectée dans sa dignité, mais non, elle ne veut pas d'un homme qui freinerait ou réprimerait ses désirs pour ne pas la heurter". Aussi présente-t-elle le postféminisme qui est le féminisme de nouvelle génération, qui ne cherche plus l'égalité entre les hommes et les femmes, mais cherche à abolir les deux catégories.
Je recommande vivement la lecture de ce livre pour toutes ces raisons, je me suis senti libéré en terminant le livre, libéré des normes ridicules qu'imposent la virilité (qui n'existe pas d'ailleurs, d'où le titre ''Le mythe de la virilité").
Haas Nigen - France - 33 ans - 11 août 2018 |