Machiavel
de Hubert Prolongeau

critiqué par Veneziano, le 21 avril 2018
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
De la stratégie en politique
Plutôt que la ruse ou la fourberie en politique, Nicolas Machiavel, ou Niccolò Macchiavelli de son vrai nom, a théorisé la stratégie en politique, au tournant des XVème et XVème siècles. Il a en usé pour des puissants, à l'époque où l'Italie était divisée en plusieurs Etats en lutte politique, voire militaire, y compris, voire surtout le Saint-Siège, ne craignant pas d'assumer crânement un pouvoir temporel.
Il s'est mis au service des Médicis, dans la République de Florence, tombée aux mains d'une famille, alors que la Toscane reste en lutte en interne contre des cités souhaitant l'autonomie. Il s'est ainsi érigé contre Savoranole, évêque à propension messianique qui a soulevé une forme de terreur réactionnaire dans Florence, pour finir excommunié et brûlé par la Papauté.
Puis il s'est tourné vers César Borgia, fils du pape Alexandre VI, ensuite en faveur de Jules II, rival acharné des Borgia mais poursuivant la politique de puissance temporelle du Saint-Siège. Enfin, il a réussi à devenir un homme politique de premier plan.

Cette biographie permet de remettre les idées en place, tant sur le plan historique que personnel. Elle s'avère assez complète et situe les grands acteurs d'une époque troublée, où beaucoup de puissances s'affrontent, du fait de la division territoriale de l'Italie et des visées françaises et espagnoles. Ce livre adopte quasiment un ton romanesque et peut donc être lu en toute aisance. Il est à recommander.