Sleeping beauties
de Stephen King, Owen King

critiqué par Alapage, le 5 avril 2018
( - 51 ans)


La note:  étoiles
J'aurais aimé un peu plus de frissons...
Je l'attendais avec beaucoup d'impatience. Le résumé a piqué ma curiosité et que dire de la couverture, elle est tout simplement magnifique. Est-ce qu'encore une fois le maître du fantastique sera à la hauteur de mes attentes?

Dooling, petite ville des États-Unis où le quotidien des citoyens est plus que normal et ordinaire, comme partout ailleurs au pays jusqu'à aujourd'hui! Jusqu'à ce que l'Ange Noir fasse son apparition...

Extrait : L'Ange Noir est remonté des racines et descendu des branches. Ses doigts sont la mort et ses cheveux pleins de toiles d'araignée, le rêve est son royaume.

Lila Norcross, shérif de la ville, n'a pas dormi la nuit dernière. Alors qu'elle devrait être dans les bras de Morphée, voilà que le bureau l'appelle en urgence. Deux trafiquants de drogue viennent d'être assassinés par une femme. Alors qu'elle est en route vers le lieu du crime, elle tombe justement sur cette femme. Un peu comme si celle-ci l'attendait! Cette femme sans identification dit s'appeler Evie Black et fera tout afin que Lila l'enferme à la prison pour femmes. C'est le psychiatre et mari de Lila qui prendra en charge cette nouvelle prisonnière.

Au même moment, on apprend que plusieurs femmes dans le monde s'endorment et se retrouvent à l'intérieur d'une matière blanche, semblable à un cocon. C'est la pagaille un peu partout en ville, on ne parle que de ce nouveau virus Aurora. Lila doit tout faire pour rester éveillée afin de protéger la population, car les hommes sont en pleine panique. Certains hommes tombent dans la dépression et se suicident. D'autres décident plutôt de briser le cocon pour réveiller leurs femmes qui, soit dit en passant, n'aiment vraiment pas cela... au point où elles tuent ces hommes. Tandis que certains vont plutôt mettre le feu à « ces sacs à salope » afin de se débarrasser d'elles. Et finalement, un autre groupe d'hommes veulent récupérer leur femme et leur seul espoir semble être cette fameuse Evie Black que le Dr Norcross protège à la prison. Pourquoi? Tout simplement parce que celle-ci peut dormir et se réveiller...

Dans une autre dimension, nous retrouvons toutes ces femmes et jeunes filles endormies. Elles sont là, en vie, mais dans un monde futur où aucun homme n'existe. Un monde où elles peuvent faire ce que bon leur semble. Un monde sans brutalité, sans agression sexuelle, sans guerre.

On peut se poser la question à savoir si c'est vraiment un virus qui touche toutes ces femmes ou bien est-ce qu'il y a un lien quelconque entre la venue d'Evie à Dooling et toutes ces femmes qui dorment? Les hommes sauront-ils survivre sans leur femme ou réussiront-ils à s'entretuer?

Comme chaque fois que je lis un roman de Stephen King, mes attentes sont élevées, car il réussit toujours à me donner une énorme dose de frissons et c'est ce que j'aime de ses livres malgré que je sois une froussarde. Dès les premiers chapitres, c'est exactement ce que j'ai ressenti. Déjà que je fais de l'insomnie à la tonne, je n'étais plus certaine de vouloir m'endormir. Mais au-delà de quelques chapitres, les auteurs nous emmènent plutôt vers des scènes de violences gratuites. En fait, nous découvrons le côté le plus bestial de l'homme!

Ce récit est à mes yeux beaucoup plus qu'une simple intrigue fantastique. Les auteurs abordent des sujets profonds et assez surprenants. Ils nous font réfléchir sur le bien et le mal, l'équilibre entre les deux. Ils abordent également les relations entre les hommes et les femmes, la montée de l'égalité entre les sexes et que finalement, il reste du chemin à faire encore aujourd'hui!

Il y a énormément de personnages qui vont et qui viennent au cours de ce récit et l'on s'y perd un peu, même vers la fin! Le personnage de Lila m'a énormément déçue. Je m'attendais tellement à plus d'elle étant donné les sujets que les auteurs abordaient et le poste qu'elle occupe! Quant au personnage d'Evie Black, je l'ai trouvé exceptionnelle. Malgré qu'elle joue un rôle central au cours de cette intrigue, j'aurais aimé qu'elle soit encore plus présente. Et que dire d'Angel, elle est tout simplement diabolique, un personnage que seul le grand maître a le don de créer. J'ai particulièrement détesté certains personnages masculins, dont Franck. Sérieusement, je lui aurais bien donné quelques taloches en arrière de la tête pour lui replacer les idées.

J'ai remarqué que les auteurs ne sont pas allés très en profondeur dans la personnalité et la psychologie de la plupart de leurs personnages comparativement à ce que j'ai connu des ouvrages passés de Stephen King. Est-ce le fait que ce récit fut écrit à quatre mains? Habituellement, je m'attache à l'un de ses personnages malgré parfois la terreur que l'on retrouve au cours de ses intrigues, mais là, ce ne fut pas le cas. Aucun d'entre eux ne semble se démarquer au point de me faire fondre.

Bref, j'ai trouvé l'intrigue de Sleeping beauties vraiment singulière, originale et intéressante, mais les petits frissons ne sont pas restés jusqu'à la fin. Et c'est bien dommage, car c'est ce que je m'attends lorsque je lis un roman du maître du fantastique. Malgré tout, le roman m'a fait passer un moment où j'ai vécu une panoplie d'émotions au point où je sais que l'univers restera longtemps dans ma mémoire!
Le monde de l'édition est-il devenu trop commercial? 6 étoiles

Malheureusement je trouve ce livre très moyen, le problème c'est que je ne peux pas développer sans spoiler mais je vais donner mon ressenti le début démarre rapidement le phénomène étrange est là dès le départ et se développe rapidement, les personnages sont mis en place mais pas trop développés on sent que le livre veut avancer rapidement et il nous agrippe dans son accélération. Et c'est là que ça dérape on a vraiment l'impression que King et son fils ont voulu introduire plein de personnages et même trop j'ai vraiment l'impression qu'ils ont eu du mal à gérer, on le ressent mais finalement à la fin Stephen King nous raconte que la version originale est beaucoup plus longue que le roman final cela s'est ressenti mais après le résultat final est loin d'être catastrophique il en reste un bon roman , qui avait le potentiel de best seller, surement mal maîtrisé en raison d'un trop grand nombre de personnages. Ou peut-être une trop grosse pression marketing du monde de l'édition qui ralentit la créativité de deux génies de l'écriture.

Yoshiki - - 34 ans - 17 octobre 2021


Argh... 4 étoiles

Je suis un grand fan du King depuis mon adolescence. Premier de ses romans lu, "Cujo" (pas mon préféré, d'ailleurs), et tous ont suivi, dans le désordre, depuis, sans aucun oubli. Depuis "Magie Et Cristal" (tome 4 de la formidable "Tour Sombre"), je les achète tous dès leur parution, et je me suis racheté les autres, tous les autres, en grand format, ça fait plus classe dans ma bibliothèque et ça en dit long sur mon statut de grand fan.

J'attendais avec impatience cette collaboration entre King et son fils Owen, le plus jeune. "Sleeping Beauties" se basait sur un postulat imaginé par le fiston, lequel postulat était, selon King, tellement génial qu'il refusait d'en parler en interview afin de ne pas niquer la surprise et tuer cette bonne idée dans l'oeuf avant la fin de la rédaction du roman.
Quelle ne fut pas ma déception en lisant ce long (plus de 800 pages) roman... Et ma seconde lecture, deux ans plus tard, fut encore plus décevante. Il y a des romans de King qui ne me plaisent pas, très peu nombreux. "Les Tommyknockers" (raté), "Bazaar" (pas raté, mais trop long et inégal), "Les Régulateurs" qu'il a signé sous le nom de Bachman, et dans une moindre mesure, "Dreamcatcher", qui part un peu dans tous les sens, et on sent que King n'est pas à l'aise avec la SF et les extra-terrestres.

"Sleeping Beauties" se pose là comme étant, de tout ce que King a écrit, le roman qui me plaît le moins. De loin.
Parce que si le postulat de base (dans le monde entier, toutes les femmes sombrent, quand elles s'endorment, dans un sommeil profond, une sorte de cocon se forme autour d'elles, et quand on parvient à les sortir de cet état de sommeil, elles deviennent de vraies furies enragées et meurtrières) est en effet vraiment pas mal, le roman ne l'exploite pas bien.
C'est moi, ou "Sleeping Beauties" est une version alternative de "Dôme" ? Il n'y a pas de dôme, ici, mais on se retrouve avec le même genre de ville (pas dans le Maine, ici), le même genre de personnages (de plus, les deux romans sont remplis de personnages et, pour qu'on s'y retrouve, une liste des personnages est proposée en annexe, comme dans "Dôme"), le même profond manichéisme, les gentils contre les méchants dans une ville qui s'embrase, semble en autodestruction programmée, à cause d'un événement surnaturel inexplicable venu tout chambouler, alors que tout allait bien avant (il y avait bien quelques habitants un peu limite, mais rien de grave).
Cette similitude entre ce roman et "Dôme", plus la longueur (pas aussi éreintante que "Dôme" mais tout de même, 800 pages), plus des personnages totalement stéréotypés, plus un postulat de base qui, au final, n'est pas super bien exploité (même si le sous-entendu est très clair, et totalement légitime : ça suffit, les violences faites aux femmes), plus une belle lourdeur (le personnage, énigmatique, d'Eve... son nom est une évidence même que ça surprend de la part de King et son fils de l'avoir utilisé ; et au fait, ce personnage et ses motivations rappellent pas mal le scénario de King "La Tempête Du Siècle", dans lequel on a aussi, suite à un événement inattendu, une ville au bord de l'implosion), plus des longueurs et poncifs, tout ceci fait que je ne peux pas donner une autre note que celle que j'attribue ici, note sévère, mais je ne peux pas donner la moyenne. Ca me tue de le faire, mais j'assume.

Si un jour King recollabore avec Owen, pourvu qu'ils parviennent à faire un meilleur roman que ça. Et si un jour il collabore, sur la durée, avec son autre fils écrivain (Joe Hill), collaboration que j'espère lire un jour, espérons que les écueils de ce "Sleeping Beauties" soient évités.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 24 mai 2021


Deux King pour un roman! 8 étoiles

Excellent résumé de la critique principale.
Que dire de plus. Rien juste quelques réflexions : j'aurais aimé savoir qui du père ou du fils King a eu l'idée de la dimension parallèle car c’était une idée de génie.
L'héroïne Evie Black est très réussie.
Cette histoire est aussi au-delà de l'intrigue fantastique une réflexion sur les relation hommes/Femmes
Ça en dit long sur notre société où toute entraide a pratiquement disparu.
À la place on voit la violence augmenter que ce soit physique ou psychologique.
Un bon moment de lecture.

Darkvador - Falck - 57 ans - 13 janvier 2019


Un monde pour les femmes 8 étoiles

C'est ce que je retiens de ce roman. Comme l'histoire est parfaitement résumée dans la critique principale, j'ai trouvé magnifique les épisodes qui se passent dans un futur imaginaire et où pourtant tout est concret, avec tous les détails quotidiens pour survivre et améliorer cet environnement où seules les femmes ont accédé en s'endormant.
Partout sur la planète, les femmes qui dorment ne reviennent plus, il n'y a que leur corps inerte protégé par un cocon.
Les jours passent et les hommes restent seuls.

La phase la plus nerveuse va se passer dans, et autour de la prison de Dooling où une femme venue d'ailleurs est enfermée, et protégée, Evie Black et elle, elle peut dormir et se réveiller sans problème, elle a de multiples pouvoirs comme donner un souffle à quelques femmes pour que la fatigue disparaisse et qu'elles puissent continuer à rester avec elle dans le monde des hommes.

Ce roman m'a agréablement surpris, ils posent de nombreuses questions philosophiques qui sortent de l'ordinaire. Une belle curiosité à découvrir.

Martell - - 61 ans - 24 octobre 2018


Univers étrange 8 étoiles

Avec ce roman, nous voyageons dans un univers étrange. La plupart des hommes qui y sont décrits agissent comme des brutes sanguinaires, mais pas tous, heureusement. Toutes les femmes s'endorment dans une sorte de cocon et se retrouvent dans un monde futuriste en ruine et sans hommes. Toutes, sauf une : Evie Black. Cette dernière est fascinante, à mon avis. Sans vouloir faire de spoiler, disons que la fin m'a un peu déçu, mais pourrait laisser place à une suite, mais pour le reste, je ne me suis pas ennuyé.

Windigo - Amos - 42 ans - 25 avril 2018