Blacksad, tome 2 : Arctic-Nation
de Juan Diaz Canales (Scénario), Juanjo Guarnido (Dessin)

critiqué par Nirvana, le 26 mai 2004
(Bruxelles - 51 ans)


La note:  étoiles
A la hauteur du premier
Et voici le deuxième tome du chat-détective, qui , s'il était humain pourrait avoir les traits de Bogaert ou Mitchum.Cette fois-ci, notre détective enquête sur la disparition d'une fillette, originaire d'un quartier sinistré, où sévissent le chômage, la délinquance et surtout le racisme.
Ici dominent les "blancs" , qui revendiquent leur présence sur terre pour gouverner les autres, vu la pureté de leur race, et qui s'imposent dans la violence et la haine.
S'y opposent les "claws", des bandes du ghetto noir.
Blacksad, chat noir au menton blanc, ne plaît à aucun des camps, vu son métissage, mais s'acharne à mener son enquête, ce qui l'amène à déterrer de sombres histoires de famille.
A travers les thèmes du racisme,et de la pédophilie, Canales et Guarnido nous entraînent à nouveau dans l'ambiance particulière de l'univers de Blacksad. Les caractères animaliers des personnages leur correspondent toujours parfaitement, les couleurs sont magnifiques, sombres et tristes, avec les flash-backs sépia qui s'y intègrent parfaitement.
La trame de l'histoire est simple, mais on a vraiment l'impression de rentrer dans un film noir des années 50, vu la haute maîtrise dans le cadrage des cases, comme des plans cinématographiques.
Je ne peux que vous recommander, en sus du premier tome (qui est critiqué par Shakti sur ce site), "les dessous de l'enquête", qui traite de la conception même de cette BD, avec les essais de couleur,, le crayonné de toutes les planches et une très longue interview des auteurs, qui analysent leur travail.
Code ISBN:2205.05290.X
BLACKSAD Vs. LE K.K.K.! 10 étoiles

Années 1950, dans une ville ressemblant à New York, John Blacksad est appelé par Miss Grey institutrice dans une école du quartier sinistré de «The Line». Elle demande au détective d’enquêter sur la disparition de Kayleigh une de ses jeunes élèves de couleur, dont personne ne se soucie, même pas sa mère qui n’a pas déposé plainte.

«The Line» est un vrai sac de nœuds. Le quartier est aux mains des extrémistes WASP de l’«Artic-Nation», qui prônent la supériorité de la race blanche. Ils comptent parmi leurs rang Oldsmill l’homme le plus riche du quartier, mais aussi Karup le puissant chef de la police locale. Ils sont appuyés par une milice cagoulée et vêtue de robe blanche (qui ressemblent à s’y méprendre au «Ku Klux Klan»). Face à eux les militants extrémistes noirs (qui ressemblent à s’y méprendre aux «Black Panthers»), accusent Oldsmill et son fils d’avoir organisé l’enlèvement de la petite fille.

Première étape pour Blacksad, interroger Dinah la mère de Kyle l’enfant enlevée, ancienne femme de ménage chez Karup, et comprendre pourquoi elle n’a même pas porté plainte… Blacksad comprend très vite qu’il n’est pas le bienvenu…

Alors disons-le tout de suite, les dessins de l’espagnol, Juanjo GUARNIDO (*1967) sont toujours aussi magnifiques. Encore une fois, si vous découvrez cette série par ce tome, il vous faudra un bon moment pour vous habituer aux dessins anthropomorphiques. D’autant plus que cette fois-ci M. GUARNIDO s’en est donné à cœur joie et renouvelle complétement son bestiaire (ce n’est d’ailleurs pas sans rappeler le fameux «Maus» d’Art SPIEGELMAN (*1948) (1). On découvrira ainsi l’ours, le renard, le tigre, la pie, le cheval, le taureau, etc etc…

Je dois aussi dire que les animaux ne sont jamais aussi bien dessinés et aussi humains que quand ils «redeviennent» des animaux sauvages (Pg 28 ou 31 p. ex.). Les visages notamment sont absolument bluffants de réalité et les expressions humaines cette fois, très bien rendues. C’est beau, magnifique je dois dire, dynamique, net et sans bavures, et servi par un découpage très original, comme une image commençant sur une case et se poursuivant sur une autre (Pg.12 p. ex.).

Le scénario de Juan DÍAZ CANALÈS (*1972) est cette fois noir, très noir. La preuve «Arctic Nation», s’ouvre sur une scène de crime raciste. Encore une fois, c’est assez classique, ça ne nous épargne pas quelques clichés et du «déjà vu», notamment dans des films américains des années 50-60. On y retrouve les grands «classiques» du genre. Drapeau rouge sur fond blanc avec croix, réunion en robe blanche avec cagoule, le tout à la lumière des bougies, la pendaison de ceux qui sont jugés coupables, la trahison des seconds couteaux etc etc…
Par contre, le scénario est bien ficelé, sans temps morts, sans contradiction interne. Même si la fin est classique et convenue, on a le droit à un « twist » assez inattendu et très surprenant dans l’histoire… De quoi vous donner absolument l’envie de lire ce deuxième tome des aventures de notre chat détective privé…

Je finis aussi époustouflé par la beauté de ce deuxième tome, qui est aussi bien, si ce n’est même meilleur que le premier. Aucun doute à avoir ici, on tiens une grande, une très grande série!

(1) Cf. ici sur CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vauteur/434

Septularisen - Luxembourg - 56 ans - 19 juillet 2021


Probablement la plus grande BD que j'aie lue 10 étoiles

Quel chef d'oeuvre !
A lire absolument. Du scénario au dessin, tout est parfait.

Thorpedo - - 44 ans - 20 décembre 2017


Sublime... comme le premier 9 étoiles

Les dessins, les couleurs... tout est superbe, il y a une telle maîtrise, un régal pour les yeux.
Le scénario est plus construit et plus complexe que précédemment. Les animaux sont ici assez différents du premier tome, plus dans l'esprit "neige" et froid.
Pour ma part, je préférais l'ambiance du premier tome, mais cet opus reste une merveille pour les yeux.

Coper - - 40 ans - 28 août 2015


Que ces animaux sont humains ! 9 étoiles

Une fillette noire a disparu. Blacksad prend en charge cette affaire dans un contexte tendu. En effet, un groupuscule extrémiste valorise la race blanche et souhaite éradiquer la race noire. Le discours politique prononcé en début de bande dessinée rappelle certains épisodes de notre histoire, peu glorieux. C'est dans cette confusion que Blacksad mènera l'enquête.

Ce tome est nettement meilleur que le premier. Le scénario est plus complexe et plus captivant. La bande dessinée a des allures de polar, mais se révèle en fait plus profonde par ses allusions historiques ( Ku Klux Klan, nazisme ... ). De tels propos ont encore une résonance aujourd'hui. Ce tome fourmille de personnages secondaires, travaillés et suscitant l'intérêt du lecteur. Le personnage de Blacksad a l'étoffe pour être un héros récurrent. L'histoire n'est pas enfantine et certaines vignettes sont même marquantes, scénographiées.

Les dessins sont sublimes, les couleurs harmonieuses et l'atmosphère qui règne dans cette bande dessinée est réussie.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 18 septembre 2013


Le White Power de mauvais poil… 9 étoiles

Le graphisme m’a fait autant d’effet voire davantage qu’avec le premier tome. L’environnement et les décors aux couleurs chaudes sont toujours aussi chiadés, avec un souci du détail très appréciable. Les « gueules » des personnages sont hallucinantes, et le fait qu’ils soient anthropomorphes semble renforcer encore leur expressivité, c’en est parfois vraiment étonnant. Tout cela conjugué à un talent particulier pour rendre le mouvement produit un résultat percutant, c’est presque comme si on regardait un film d’animation. Quant au scénario, j’ai trouvé qu’il était quand même beaucoup plus recherché que pour le premier tome, ce qui ne gâche rien. Les textes et dialogues façon polar sont bien vus, avec toujours des allusions bien placées sur le fait que les protagonistes soient des animaux, ainsi qu’un humour savamment dosé.

Il y a pour moi un progrès incontestable par rapport au premier tome qui m’avait déçu par son scénario. L’idée de situer l’histoire dans le milieu de l’extrême-droite US pour montrer la dangerosité et la perversité de ce mouvement est bienvenue en ces temps d’intolérance croissante. C’est donc avec plaisir que j’augmente la note pour ce deuxième volet.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 17 novembre 2012


Artic-poison 7 étoiles

Encore une fois c’est une réussite graphique incontestable. Cadrage, couleur, mouvement, tout est une pure merveille et un véritable enchantement pour les yeux. Et en plus cette fois, l’histoire gagne en profondeur par rapport au volume précédent. Une histoire de racisme qui nous rappelle certaines heures sombres de notre histoire. Bref ! Après un premier tome superbe mais au scénario trop classique, le duo Canales/Guarnido nous livre un deuxième album très réussi.

Kabuto - Craponne - 63 ans - 1 mai 2012


Un sommet. 10 étoiles

Quatre albums de Blacksad et c'est déjà un classique! La maîtrise du dessin et de l'art difficile du scénario est ici époustouflante. Cet album est à mon avis le meilleur de cette excellente série qui vole très haut. Certains comparent l'univers de Blacksad à celui de Walt Disney, mais il me fait plutôt penser aux fables de La Fontaine dans lesquels l'univers animalier est le prétexte à une réflexion sociétale et philosophique. Du très très grand art.

Le rat des champs - - 73 ans - 11 décembre 2010


Encore mieux que le premier 10 étoiles

J'ai beaucoup aimé ce deuxième tome de la série.

Il ne faut pas se fier au style graphique blanc comme neige, ce second tome est beaucoup plus sombre que le précédent. Alors que le premier tome traitait surtout du désir de vengeance de Blacksad, ce tome s'attaque ici à un sujet plus grave.

J'ai apprécié le talent des auteurs pour traiter d'un tel sujet aussi finement... Les personnages sont toujours magnifiquement décrits, et on se laisse vite surprendre par les résultats de l'enquête.

Dans le premier tome, on découvrait les personnages et l'humour cynique de Blacksad, ici on est plus subjugué par sa maîtrise et son intégrité.

Parfait!

Anou - - 37 ans - 25 octobre 2010


La fouine 8 étoiles

Le scénario est toujours d'un bon niveau. Les dessins toujours excellents. La fouine - désormais un personnage récurrent - apporte un petit quelque chose indéniable à ce second tome. Le rythme de la BD ne s'essouffle pas, bien au contraire...

Sinon - Paris - 48 ans - 25 mars 2006


Tristes humains 10 étoiles

Voilà une magnifique bande dessinée venue tout droit d’Espagne. Blacksad est un polar mettant en scène des personnages à têtes d’animaux, et bien entendu les auteurs ont eu l’intelligence de faire correspondre la personnalité des dits personnages avec les connotations des animaux choisis. L’univers est celui des romans noirs (on pense bien sûr à James Ellroy, Chandler, etc.), dont les auteurs recyclent minutieusement tous les poncifs sans pour autant tomber dans le stéréotype.
Changement de décor puisque Blacksad se rend dans la ville de « The Line » afin d’enquêter sur la disparition d’une petite fille. En plein climat de haine raciale entre Blancs et Noirs, les auteurs ont inclu des versions revues et corrigées du Ku Klux Klan, des Black Panthers et autres joyeusetés du même acabit. Si là encore le scénario est très classique, il est sans doute plus prenant et plus en prise avec le contexte que ne l’était le tome précédent. L’histoire est forte et les personnages, tant par leurs poires que par leur place au sein de l’intrigue, font honneur à la bande dessinée. Blacksad se voit affublé d’un acolyte, ce qui prête à quelques passes amusantes entre les deux personnages et typiques des polars à couples de héros. Encore plus que le volume précédent, Arctic-Nation est crédible, engagé, et tape là où ça fait mal tout en mettant un peu de distance grâce à son univers particulier et troublant. Et rien que pour les splendides dessins, elle vaut le coup d’œil.

Belial - Anvers - 44 ans - 22 mars 2006


Black or white 9 étoiles

Quelle belle découverte que cette BD!
Blacksad, le détective privé, est chargé de mener l'enquête sur la disparition d'une fillette noire. Dans ce quartier (The Line), miné par le racisme et la précarité, tous les habitants semblent s'en laver les mains. Même la mère de l'enfant qui n'a pas porté plainte, se contente d'attribuer cette mystérieuse disparition à une bande de blacks qui terrorisent le quartier. C'est donc entre meetings du parti raciste blanc et affrontement de rue que Blacksad va plonger pattes et griffes...! Oui, il faut le préciser. Tous les personnages de cette série sont des animaux, ce qui en fait l'originalité principale, mais aussi et surtout le charme. Il faut évoquer également le dessin de Juanjo Guarnido, qui est vraiment somptueux jouant sur des cadrages et des découpages dignes du cinéma.
Ce polar animalier est un vrai bonheur. A conseiller ....

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 15 juin 2005


Le petit plus qui fait la différence ! 9 étoiles

Dans le tome 1, il manquait un petit quelque chose...
Comme dans le premier épisode, le scénario est digne des grands polars des années 50. Blacksad enquête cette fois sur le kidnapping d'une petite fille dans une ville où règne l'apartheid...
Mais voilà, Canales nous offre la cerise qui manquait au gâteau, en créant un personnage secondaire sous les traits de la fouine Weekly ! Et là, enfin il y a une dose d'humour qui manquait énormément dans le précédent tome. Cette fouine rend cet album encore plus humain !
Il ne reste plus qu'à espérer retrouver ce personnage sympathique et attachant dans les prochains épisodes !

Cartouche - Bruxelles - 45 ans - 3 juin 2004


Quel génie 10 étoiles

Tome 2 des aventures du chat détective Blacksad. Cette fois, l'histoire se passe dans une ville nommée The Line, ville dans laquelle une minorité de blancs a pris le pouvoir et compte endiguer le fléau des gens de couleurs. Tels sont les propos tenus par Hans Krup (un ours blanc) et ses fidèles acolytes. Blacksad est là pour enquêter sur la disparition d'une fillette noire et tombe dans ce bourbier raciste. Allusions au KKK et au nazisme sont présentes : Comme dans le premier volume, le dessin est à vous couper le souffle de beauté et de réalisme. Des personnages aux traits mi-homme mi-animal, une franche réussite. Ne serait-ce que pour la perfection du dessin, je vous conseille une lecture immédiate de ces aventures qui sont en plus passionnantes, ce qui ne gâche évidemment rien !
A quand le tome 3 annoncé?

Sahkti - Genève - 50 ans - 26 mai 2004