Désagrégé(e)
de Christophe Ono-dit-Biot

critiqué par Clarabel, le 26 mai 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Machiavel sur l'île du Lézard Vert ...
César a loupé son agreg, et il s'en faut de peu pour qu'il soit sur la liste des admis (c'est lui le "premier collé"). Une idée germe dans son esprit retors: récupérer la place d'un admis et pour cela pourquoi pas l'éliminer ?.. En cible, son meilleur ami Arthur. Tous deux partent en vacances à Cuba; pour César son plan doit fonctionner, il rentrera agrégé dès son retour au pays. Evidemment les choses vont se corser, sur l'île du Lézard Vert les plaisirs paradisiaques vont embrumer les esprits souvent pris d'alcools des deux jeunes gens. César, entre scrupule et calcul, va tenter de redonner goût à la vie à Arthur, en couple depuis six ans et donc qui traverse une crise existentielle. Les deux compères vont se perdre en rencontres, sorties et autres épopées "calientes". Pour conclure à un dénouement assez inattendu...

Bref, ce premier roman de Christophe Ono-dit-Biot est l'histoire d'une jeunesse désolée et perdue dans des échecs sociaux, sentimentaux et ...scolaires. César est le jeune homme qu'on abhorre par excellence, grand et petit joueur à la fois. Incapable d'encaisser l'échec de son agreg, il pense avoir loupé complètement sa vie. Mauvais, il en veut aux autres et du coup abuse du système : il boit trop, attise les jeunes filles, couche trop vite et se sauve au petit matin, se joue de la vie comme d'une partie de pocker. Résolu mais pris de remords, César pourra-t-il atteindre son objectif ??? Pour cela, l'auteur use (et abuse) de 245 pages pour dépêtre son personnage cynique et un rien dandy. César, le Surcouf des amphithéâtres, a 23 ans, il n'est ni fou ni amoureux, et va commettre un crime. D'emblée, son histoire est tracée. Christophe Ono-dit-Biot fait valser sa plume pour créer ce ton blasé et auto-dérisoire, parfois lourd à lire. Trop de cynisme finit par tuer l'assassin. Et puis, il aurait été préférable d'abréger de quelques chapitres l'histoire qui a tendance à s'enliser vers la fin ... mais bon. Petite erreur de jeunesse somme toute pardonnable. "Désagrégé(e)" est un roman cocasse, écrit subtilement (et aussi pointilleusement). L'écriture captive ou lasse (parfois). L'auteur signe un bon petit roman intéressant, mais qui ne s'inscrira pas dans les annales. A suivre...
Une excellente surprise 9 étoiles

J'étais plutôt sceptique quand j'ai commencé ce livre, et au fil de ma lecture, je me suis laissée conquérir par le personnage, un être détestable qui sait pourtant se faire aimer du lecteur. Durant ma lecture, je n'ai cessé de rire, sourire, m'exclamer, chaque passage provoquant une émotion. J'ai beaucoup aimé le style d'écriture, et le ton, léger, cynique à souhait. En résumé, j'ai vraiment aimé ce livre, et je le recommande vivement !

Melmene - - 36 ans - 30 mars 2010


Rire des autres 6 étoiles

Je ne résumerai pas ce roman, Clarabel l'a très bien fait.
C'est une chouette histoire noire et pleine d'humour. Le bon plan pour une soirée détente intelligente.
Belle causticité vis-à-vis de ce jeune loup persuadé que l'agrégation de Lettres modernes, c'est toute la vie et que sans ça, on n'est rien. Et l'amitié avec ce rival qu'il veut éliminer alors que c'est un ami, permet à Christophe Ono-dit-Biot de dresser un portrait haut en couleur du milieu étudiant parisien branché. De quoi bien rire.

Sahkti - Genève - 50 ans - 26 mai 2004