Androïdes T02 - Heureux qui comme Ulysse
de Olivier Peru (Scénario), Geyser (Dessin)

critiqué par Kabuto, le 17 mars 2018
(Craponne - 63 ans)


La note:  étoiles
Un long voyage
Après plus de mille ans à parcourir l’espace, le vaisseau ISS Oxygen revient sur la planète Terre. Ulysse, seul survivant de l’expédition et AC7+, l’androïde qui lui a servi de père adoptif découvrent une planète qui ne ressemble plus à ce qu’elle était à leur départ. Un second tome réussi qui marque surtout par les rapports étroits qui se lient entre l’homme et le robot. Autour d’un thème déjà largement exploité par le grand Asimov, cette série est très sympathique mais manque peut-être d’originalité pour un vieux briscard comme moi qui connaît les classiques de la SF par cœur.
Un androïde peut-il comprendre l'ironie? 4 étoiles

En 2426, l’International Space Ship (ISS) Oxygen, le plus grand navire d’exploration spatiale jamais construit par l’homme, quitte la Terre avec plus de 3.600 membres d’équipage. Sa mission de 600 ans : Visiter les systèmes solaires voisins au nôtre.
Les êtres humains dorment en stase par cycle de trente ans et sont réveillés pour un an afin de remplacer ceux qui pilotent le vaisseau spatial. A bord, un androïde AC7+ est chargé de l’éducation des enfants.

Malheureusement, trois cents ans plus tard, le vaisseau est percuté par une nuée de débris de comète. Suite à d’importantes avaries, le vaisseau, dont 97% de l’équipage a péri, n’a plus d’autres choix que de rebrousser chemin et de regagner la terre.

AC7+ décide alors de placer le seul enfant né durant le voyage – Ulysse -, en caisson d’hibernation à l’âge de huit ans pour lui permettre de retrouver le berceau de l’humanité. En effet mis en stase, il va vieillir d’un an tous les 10 ans.

En effet, suite aux dégâts subis par ISS Oxygen, seuls les moteurs secondaires fonctionnent encore et «Isabella» l’ordinateur de bord, estime la durée du voyage de retour à… mille ans!..

Deuxième volume de la «série-concept», de one-shot inspirés d’un thème de «L’androïde» et avec comme seul guide les «Trois lois de la robotique», telles que définies par Isaac ASIMOV (1920-1992), cet opus est confié à Olivier PERU (*1977), pour le scénario et à GeyseR (de son vrai nom Romain GASCHET[*1980]), pour les dessins.

Disons-le tout de suite, Olivier PÉRU ne s’en sort pas trop mal du côté du scénario.
C’est un thème classique avec une histoire linéaire, et une impression de «déjà vu». C'est un voyage spatial avec les humains en stase et qui se passe mal… Cela ne vous rappelle rien? Le film «Passangers» de Morten TYLDUM (2016) p. ex ?... Qui était d’ailleurs lui-même l’adaptation de la nouvelle «Le voygage gelé» (1980) de… Phillip K. DICK (1928-1982). C’est assez lent ça manque de rythme, et il ne se passe pas grand-chose au début, même si par la suite cela s’arrange un peu.

Par contre les dessins de GeyseR sont eux un ratage incroyable! Ils sont fun et clairs, mais, d’un enfantin désespérant! Ils sont en dessous de tout, et plombent» irrémédiablement la BD! Ce style "dessin animé", qui pourrait parfaitement convenir à une BD pour enfants et/ou un Manga pour adolescents, mais ne convient absolument pas à une BD de SF destinée à un public adulte! Tout tombe à l’eau et on n'y croit plus une seconde. Déjà que le visage et le corps robot AC7+ (p. 7) sont la copie conforme du robot «Sony» dans le film «I-Robt» d’Alex PROYAS (2004)….
Mais, si en plus on doit «subir» des enfants avec des «yeux de cocker», (p. 7-9…), alors là vraiment cela devient vraiment du grand n’importe quoi! De plus cela manque terriblement d’originalité. Les humains sur la terre (p.17-19…), ressemblent vraiment aux idées que l’on se fait du «bon sauvage» avec un crâne d’animal à cornes sur la tête! Une horreur quoi!

Le pire de tout reste toutefois à venir, et c’est… La grandeur des phylactères! Pour être plus précis la grandeur et la police utilisée qui est illisible tellement c’est petit, notamment dans les commentaires de l’ordinateur du vaisseau spatial «Isabella». J’ai même dû recourir à une loupe à certains moments pour réussir à les lire! Franchement inadmissible pour une BD!

Après un premier opus tout à fait correct, «Heureux qui comme Ulysse», le deuxième tome «d’Androïdes» ne confirme pas du tout la qualité de la série, je reste donc à attendre les deux autres opus afin de juger définitivement cette série, mais un peu d’originalité sera certainement la bienvenue!..

Septularisen - Luxembourg - 56 ans - 2 janvier 2019