Le roman de Venise
de Alfred de Musset, George Sand

critiqué par Cameleona, le 21 février 2001
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
La grande désillusion
L'idée était bonne : réunir tous les textes, extraits de journaux et correspondances diverses entourant la fameuse période du séjour du couple à Venise.
Il faut cependant éviter d'aborder le livre en espérant une belle histoire d'amour, car il s'apparente plus au catalogue savant qu'au roman.
" Le Roman de Venise " permet de se représenter avec une grande justesse l'époque (les années 1830) et la situation matérielle des deux amants. Il constitue un bon travail d’historien, mais on aurait pu souhaiter une plus grande dimension accordée au spirituel. La part de texte au sujet des divers problèmes de santé et d'argent du couple, par exemple, semble plus importante que celle concernant leur passion, que ce soit lors de la phase amoureuse ou amicale.
Si vous êtes plein d'illusions sur ce grand amour romantique, célèbre dans l'histoire des belles lettres, évitez ce livre : Musset et la Sand, comme on l’appelait, y retombent lourdement sur terre, se débattant entre déboires matériels et mauvaises langues, voulant toujours faire pour le mieux, mais demeurant d'éternelles marionnettes entre les mains de leur destin. Dorénavant, ils ne sont plus que de pauvres frères humains à mes yeux. Je les préférais tant lorsqu'ils étaient encore auréolés de la gloire que leur conférait mon ignorance !