Travailler au XXIe siècle
de Maëlezig Bigi, Olivier Cousin, Dominique Méda, Laetitia Sibaud, Michel Wieviorka

critiqué par Colen8, le 12 février 2018
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Tout change et rien ne change
Le monde du travail change sans arrêt : mondialisation néolibérale, sortie du fordisme et désindustrialisation, crises économiques, chômage de masse, emplois précaires, numérisation envahissante concourent à la mutation voire à la disparition de bien des métiers. Rien d’étonnant donc aux bouleversements subis par les salariés, et même s’il est trop tôt pour appréhender l’impact de la Loi Travail 2017. Voici donc les conclusions d’une enquête sociologique menée auprès des salariés d’entreprises grandes ou petites, privées ou publiques, de l’industrie, de la distribution ou des services, dans les administrations, complétée du recours aux récentes publications sur le sujet(1). Celle-ci portait sur les critères de reconnaissance perçue, non sur les conditions de travail en général. Les conclusions en apparaissent banales, vagues et stéréotypées, d’autant que les nouvelles technologies n’étaient pas non plus prises en compte.
- Il y a contradiction entre le discours managérial insistant sur l’épanouissement personnel et/ou collectif des équipes et le ressenti du terrain subissant la pression du résultat combinée au manque de moyens permettant l’atteinte des objectifs.
- Il peut y avoir une forme ou une autre de reconnaissance venant de la hiérarchie, des collègues ou des clients, à travers l’image positive de l’entreprise, qui contribue à la fierté de certains salariés et à leur engagement au travail et à leur épanouissement personnel ou professionnel.
- Les attentes des salariés en matière de reconnaissance couvrent un large spectre : elles sont financières (salaires, primes, augmentations, avantages sociaux) et ce qui va avec : évolution de carrière, mobilité, formation ; elles se limitent parfois à l’ambiance interne, aux relations entre collègues, aux regards et à l’attention du management portés sur eux, à la prise en compte de leurs propositions sur l’organisation.
- D’autres besoins s’y ajoutent : donner du sens à son travail, sentir la confiance des hiérarchies, la justice et l’équité de leurs décisions ; les syndicats jugés inopérants sont absents de l’équation.
(1) L’enquête qualitative menée à l’aide d’un guide d’entretien souple auprès d’un échantillon non représentatif aura duré 3 ans.