Ma vie d'avant, ma vie d'après
de Philippe Bouvard

critiqué par Catinus, le 11 février 2018
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Excellent remède contre la morosité ambiante !
Ce livre fait partie de la trilogie dans laquelle l’auteur imagine qu’il a passé l’arme à gauche, à savoir qu’il est mort et enterré. Là, six pieds sous terre, il se bidonne, râle ou s’émeut des vivants. Tout particulièrement ici, l’excellent Philippe Bouvard nous conte quelques faits de son enfance, de sa vie de journaliste et évidemment des femmes qu’il a connues. Un excellent remède contre la morosité de notre temps et où tout le monde, même les plus glorieux, sont remis à la même échelle : requiescat in pace, amen ! (repose en paix !)


Extraits :

- Dans mon enfance, la pédophilie était réservée aux éducateurs de la Grèce antique. Les professeurs contemporains se contentaient de nous tripoter. D’abord quelques ecclésiastiques qui donnaient du latin une version très personnelle ; ensuite quelques laïques, souvent mariés et père de famille, fascinés par nos culottes courtes.

- A peine rentré chez moi, je me promettais de devenir, moi aussi, un grand écrivain. (…) j’avais commencé à rédiger mon discours de réception quai de Conti. Bien que l’affaire remonte à sept décennies, je me souviens de la première phrase : « Messieurs, vous qui êtes mes supérieurs puisque vous avez fait de moi votre égal. » Inutile de vous préciser que je n’ai pas été plus loin.

- Je comprends mieux l’invention des religions. Sans les promesses de paradis, la plupart des hommes mourraient de désespoir en même temps que de maladie. La perspective d’un au-delà utopique, illogique et improbable aide à quitter un monde pas toujours idyllique mais bien réel.

- Le monde est un énorme restaurant où tout le monde bouffe tout le monde. Même les étoiles se dévorent entre elles. Je n’échappe pas à ce frénétique banquet puisque j’ai vécu en mangeant des animaux et que d’autres se sont ensuite repus de ma chair.

- Certes, je ne pouvais espérer des funérailles nationales, une statue dans un square de mon quartier, une rue à mon nom, même pas une plaque sur la maison où j’avais soupiré pour la dernière fois. Je ne méritais rien. Mais quand même, j’aurais souhaité mieux ..