Akago
de Nicolas Dubreuil

critiqué par Dixie39, le 11 février 2018
( - 54 ans)


La note:  étoiles
Les Inuits, comme vous ne les avez jamais lus !
S'il y a un endroit où je ne souhaiterais pas vivre, c'est bien le Groenland ! J'ai déjà du mal à supporter les températures hivernales de mon Jura, alors un petit moins quarante, même avec un beau soleil, ce n'est pas pour moi… Mais cela ne m'a pas empêchée d'adorer Akago, Ma vie au Groenland de Nicolas Dubreuil. Lui, le monde polaire, il en rêve depuis qu'il est môme !

Il nous raconte la vie de ce petit village le plus reculé du Groenland, Kullorsuaq, à l'entrée de la baie de Melville où il vit maintenant 8 mois par an, dans une maison rafistolée de bric et de broc, qu'il a achetée autour d'un café, en moins de temps qu'il lui a fallu pour le boire.

"Au Groenland, la terre n'est la propriété de personne. Une maison s'acquiert comme on achète un canapé".

Même si je savais que les Inuits ne vivaient plus dans les igloos, et que le Ski-Doo a remplacé en grande partie le traîneau, j'ai été surprise de découvrir à quel point jeunes et vieux sont rodés aux technologies les plus modernes. J'étais loin de deviner la place que prenaient la play station, FaceBook et le téléphone portable dans les foyers et beaucoup d'autres choses que je vous laisse découvrir… Tout m'a plu dans ce livre. Même le chapitre sur la partie de football m'a scotchée. Et vu le peu d'intérêt que j'ai pour ce sport, ce n'est pas rien…

Et ce pari fou d'emmener deux de ces meilleurs amis de Kullorsuaq à Paris ! Ces pages sont magnifiques et leurs réflexions devant la découverte de notre monde sont tellement surprenantes, belles et candides qu'elles ne pourront vous laisser indifférents.

Nicolas Dubreuil nous fait partager également leur vision du réchauffement climatique, la manière dont ils abordent l'existence des gisements colossaux de pétrole présent dans les sous-sols du pays et ce qui est en jeu, pour les groenlandais, dans la possibilité ou non, de pouvoir l'extraire… Et c'est loin d'être ce que nous occidentaux, nous imaginons.

"Sans doute ai-je conservé une vision idéaliste, toujours en lune de miel avec cet univers qui n'est pas le mien, malgré vingt-cinq ans de vie commune. D'ailleurs, combien de Groenlandais rêvent en retour de notre monde, avec la même candeur que celle qui était la mienne à l'égard de leur pays à mes débuts ?"

Ce livre fut un superbe voyage que je ne peux que vous recommander…