Une vie sans fin
de Frédéric Beigbeder

critiqué par Killing79, le 24 janvier 2018
(Chamalieres - 45 ans)


La note:  étoiles
Pour que la vie continue...
« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde – davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale.
Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes.
Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. »

Mon avis: Il y a quelques années, j’avais croisé Frédéric Beigbeder lors d’un salon. Il m’avait alors dédicacé un de ses livres « 99 francs » qui depuis traîne dans ma PAL. Je n’ai jamais trouvé le temps de le lire et pourtant cet auteur me tente. En effet, à chacune de ses apparitions télévisuelles, le personnage me plait. Je voulais donc vérifier si ses écrits étaient du même acabit.

« Une vie sans fin » est une autofiction. Pensant avoir dépassé la fleur de l’âge, Frédéric Beigbeder se met en quête de solutions pour éviter l’inévitable. Il place son récit à une période récente de sa vie personnelle dans laquelle il a parcouru le monde afin d’emmagasiner des informations sur les moyens d’améliorer sa fin de vie. Entouré de sa famille, qui le soutient plus ou moins dans son aventure, il va rencontrer tous les spécialistes médicaux susceptibles de répondre à ses ambitions. Il nous entraîne aux quatre coins du monde où il va faire des rencontres enrichissantes et aussi vivre des scènes assez cocasses.

Mais sous ses airs de livre scientifique, cette histoire parle surtout du temps qui passe et de la peur de la mort. Comme l’auteur sent qu’il se rapproche de cette échéance, il va s’obstiner à contourner l’obstacle. Après avoir bien profité de sa jeunesse, il accuse le coup et devient nostalgique. Il a perdu son insouciance et la prise de conscience est d’autant plus dure.

J’ai passé un bon moment avec ce récit. Bien documenté, il m’a permis d’apprendre une multitude de choses sur la médecine de demain. La plume de Frédéric Beigbeder est très agréable, incisive par moments et surtout bourrée d’humour. Ses démonstrations techniques sont des fois un peu longues, alambiquées et on perd un peu le fil, mais son impertinence rattrape le lecteur avec des bons mots. Finalement, le livre est exactement comme je pensais, à l’image de son auteur : arrogant, érudit, au point d’en être parfois chiant, talentueux, insolent et drôle...c’est pour ça qu’on l’aime !
Une lecture trop redondante 5 étoiles

Beigbeder est un auteur qui divise, c'est le moins que l'on puisse dire. Pour ma part je fais partie de ses partisans. J'aime son humour, sa culture et ses punchlines. Cela ne m'empêche pas pour autant de le décrier lorsqu'il pond une grosse bouse : Au secours pardon ! en est le parfait exemple.
J'attendais beaucoup de ce roman et force m'est de constater que j'ai été déçu. Non pas que le roman soit mauvais, le thème sur la recherche de l'immortalité, ou plutôt de la prolongation de l'espérance de vie est intéressant. D'ailleurs Mister Beigbeder s'est fort bien documenté sur le sujet. C'est le moins que l'on puisse dire. Pour autant de nombreuses fois je me suis enlisé au fil d'une histoire trop redondante. Cette lecture que j'attendais récréative ne l'est pas forcément. L'humour se veut présent mais l'auteur ne fait pas mouche ; ou trop peu.
Sans l'ombre d'un doute : une déception.

Sundernono - Nice - 41 ans - 5 décembre 2019