Audincourt le sacre de la couleur. Fernand Léger, Jean Bazaine, Maurice Novarina, Jean Le Moal au Sacré-Coeur
de Yves Bouvier, Christophe Cousin

critiqué par Vince92, le 18 mars 2019
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
Le Sacré-Cœur d’Audincourt, règne de la couleur.
A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le phénomène démographique du baby-boom associé à la reconstruction des villes touchées par les destructions du conflit a conduit les autorités à développer des programmes d’aménagement publics et d’habitation. Les communautés religieuses n’échappent pas au phénomène et on voit se développer au cours des années 50 beaucoup de projets architecturaux pour accueillir une communauté de fidèles toujours croissante.
A Audincourt, petite ville industrielle du Pays de Montbéliard, berceau des industries Japy et Peugeot, la communauté catholique décide de développer une église supplémentaire, la réalisation de l’édifice sera confié au Père Couturier, une figure du renouveau de l’art sacré après-guerre en France. Aidé par l’enthousiasme de la population locale, qui participe à la construction en fournissant argent et main-d’œuvre, l’église du Sacré-Cœur est un bon exemple de développement architectural participatif comme on l'appellerais de nos jours. Le Père Couturier, fort de ses contacts dans le monde artistique de l’époque fera appel à des personnalités aussi emblématiques que Novarina, Léger ou Bazaine pour réaliser cet édifice, véritable manifeste artistique d’une époque en plein renouveau.
Couturier confie donc la réalisation de l’édifice à Novarina, très impliqué dans la reconstruction de la France de l’après-guerre, tandis que la décoration, est donnée à plusieurs artistes : les vitraux de la nef et la tapisserie du chœur à Fernand Léger, la fresque de la façade et les vitraux du baptistère à Bazaine, les vitraux de la crypte à Le Moal. L’ensemble donne un résultat remarquable qui mérite d’être visité… ce livre constitue un parfait compagnon pour découvrir une œuvre qui pourrait, faute de guide, laisser échapper de sa singularité.
Les auteurs développent le contexte de la construction ainsi que les particularités de chacune des œuvres qui animent l’édifice. Si les vitraux de Fernand Léger constituent la plus grosse part de l’étude, les autres artistes, moins connus du public, ne sont pas pour autant oubliés et le lecteur appréciera la démarche didactique de l’ouvrage.
Si vous passez par Audincourt, arrêtez vous visiter le Sacré-Cœur, si vous le faites, lisez ce livre.