La petite Bédéthèque des Savoirs - tome 19 - Les zombies. La vie au-delà de la mort
de Philippe Charlier (Scénario), Richard Guérineau (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 30 décembre 2017
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Les zombies existent bel et bien
A l’heure où les zombies n’ont jamais été autant à la mode, il était pertinent d’explorer ce phénomène culturel devenu un genre à part entière, en se penchant sur l’origine de ces terrifiantes créatures qui fascinent autant qu’elles hantent nos nuits. Car oui, et on le sait moins, les zombies n’existent pas seulement dans les œuvres de fiction, mais bel et bien dans la réalité contemporaine. S’étant attelés à la tâche, les auteurs nous rappellent qu’en Haïti à l’heure actuelle, sous couvert de traditions et rites vaudous, des êtres humains sont enterrés vivants après avoir été empoisonnés (sans « e »), pour servir ensuite d’esclaves à des sorciers, des esclaves dépourvus d’identité une fois déterrés…

C’est passionnant et instructif, même si de telles pratiques, dussent-elles perdurer au nom de la tradition ou de croyances d’un autre âge, font froid dans le dos. Pour ce qui est des morts-vivants en tant que source d’inspiration dans la pop-culture, Philippe Charlier ne fait qu’effleurer le sujet, ce qui peut dérouter le lecteur qui s’attendait à un digest des œuvres du genre à travers le cinéma, la littérature, la BD… De même, l’aspect sociologique n’est abordé que sur trois pages en fin d’ouvrage. Cela peut sembler dommage, mais clairement, l’auteur a visiblement souhaité se concentrer sur la « genèse ». Peut-être faudra-t-il éditer une seconde partie sur le sujet. Par ailleurs, l’ouvrage est mis en images par Richard Guérineau, l’occasion d’admirer une fois encore le joli coup de crayon du dessinateur du « Chant des Stryges », tout comme son talent de coloriste. Précisons enfin, à l’attention des passionnés d’étymologie, que le terme « zombi » s’écrivait sans « e » à la fin avant d’être popularisé par Hollywood.