Les petites tempêtes
de Valérie Chevalier

critiqué par Libris québécis, le 19 décembre 2017
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Le marché des rares coeurs à vendre
De Montréal à Paris via Newburyport (Mass) se profile toujours un homme à aimer pour quelques jours, voire quelques semaines. Une grenaille enraie rapidement le mécanisme des amours pérennes. Raphaëlle, l’héroïne, l’apprend à ses dépens. Et toutes les raisons sont bonnes pour couper court aux relations amoureuses qui s’annoncent pourtant si prometteuses. C’est la libido qui écope le bateau de Cupidon qui prend l’eau dès la première vague.

Heureusement, Raphaëlle peut compter sur un père adorable qui sait la soutenir, surtout depuis le départ précipité de sa mère pour des motifs obscurs. De plus, l’ami garagiste de la famille se fait complice du lien paternel, et Chanterelle, une artiste peintre comme l’héroïne, l’alimente de son amitié. Elle se sent bien dans ce cocon chaleureux, d’autant plus qu’un metteur en scène du TNM (troupe de théâtre) l’honore d’un amour fervent. Mais la chair est faible, L’amant la délaisse pour une jeune comédienne qu’il a dirigée lors de la dernière pièce qu’il a montée.

Raphaëlle se console en partant avec Bertha, l’auto rouge de son père. Elle emprunte la route qui mène de Montréal au Massachusetts, plus précisément à Newburyport, où elle se noue d’amitié avec un Québécois qui travaille dans cette ville. Comme ses amours ne durent ce que durent les roses, elle met le cap sur Paris. Celles de la Ville lumière ne sont pas plus résistantes. Gros Jean comme devant, elle revient à Montréal. Toutes ces routes débouchent sur des culs-de-sac désolants. C’est assez pour perdre le goût de peindre. C’est d’ailleurs ce qui arrive. Finira-t-elle par trouver la voie du bonheur ?

Comme tout bon roman chick lit, c’est l’histoire d’une trentenaire qui examine les vitrines des cœurs à vendre. Ce sont plutôt des cœurs à louer à courts termes. Après quelques verres de vin et quelques séances d’alcôve, il faut retourner la marchandise. Ce résumé est assez exhaustif de l’œuvre. Il manque de chair autour de l’os. Bref, c’est une histoire banale dans laquelle l’héroïne prend les échecs de ses quêtes amoureuses avec philosophie. Ce ne sont que des petites tempêtes dans sa vie comme le mentionne le titre. Pour lire en vacances ou dans le train ou dans l’avion.