critiqué par Pucksimberg, le 17 décembre 2017
(Toulon - 44 ans)

La note: étoiles

Un récit de jeunesse en Yougoslavie, quelque part entre Pagnol et Kusturica ...

Velibor Colic nous raconte sa jeunesse dans les années 70 en Yougoslavie jusqu'aux années où il a dû s'engager dans l'armée. Avec vivacité et pittoresque, il décrit sa vie familiale et ce tiraillement entre la foi de certains de ses parents et le communisme d'autres, d'où le titre du roman. Il évoque aussi l'école, les matières enseignées et les premiers copains. Puis il est question des filles, de Tito et des festivités associées à ce personnage hautement charismatique dans le pays, puis de la maladie qui touche un de ses proches, de l'armée ...

Le roman se divise en plusieurs chapitres, brefs, qui permettent au lecteur de passer rapidement d'une anecdote à l'autre tout en s'imprégnant de l'atmosphère de l'enfance de l'auteur. Il adopte une certaine naïveté dans ses récits, ce qui permet d'accentuer la portée critique, un Candide du XXème siècle ... Velibor Colic fait preuve d'une grande franchise, n'essaie absolument pas de se mettre en valeur dans ses textes, bien au contraire. Il se peint tel qu'il est en ne cherchant pas à maquiller la réalité. Certaines descriptions de son corps ne sont vraiment pas valorisantes, mais alors vraiment pas !

La vie en Yougoslavie ne nous est pas forcément familière. Grâce à ce roman on la découvre de l'intérieur, avec humanité et simplicité. On y perçoit les tensions qui existaient entre ces populations. Le croate est mal vu, le juif est le bouc-émissaire ... L'auteur y écoutait du rock et s'est révélé très vite amoureux de la littérature, souhaitant devenir un poète maudit.

Ce roman c'est du Marcel Pagnol et du Kusturica à la fois. C'est un récit de jeunesse, plein de vie et de personnages marquants. C'est aussi une peinture saisissante de la jeunesse yougoslave de cette époque. Malgré cet ancrage historique, il y a une portée universelle. Certaines anecdotes rappellent celles vécues par de nombreux jeunes : la méchanceté de l'enfant, les copains, les filles ...

Ce roman se lit très vite car le lecteur est pris par ce récit original et maîtrisé Ce texte fait sourire parfois et peut se révéler très touchant quand est évoquée la maladie d'une figure féminine. Un beau roman..