critiqué par Bernard2, le 13 décembre 2017
(DAX - 75 ans)

La note: étoiles

Déception

Si Gérard Mordillat a écrit de bons livres, force est de constater que ce n'est pas le cas ici. On trouvera quelques pages incisives, critiquant violemment le système dans lequel nous vivons. C'est direct et cinglant. Hélas, ces rares passages sont noyés dans une histoire où la vulgarité rivalise avec l'absurde. C'est de mauvais goût, mal écrit, et même souvent écœurant. J'ai tout de même voulu aller jusqu'à la fin du livre, ce qui n'était peut-être pas une très bonne idée. Je ne peux que déconseiller, tout en vous reproduisant ci-dessous un des extraits qui mérite d'être lu. On peut se dispenser de pratiquement tout le reste...

« Jules Durand, Maurice Papon : deux poids, deux mesures. En France, la justice est une justice de classe et d’anciens ministres – qu’ils soient de gauche ou de droite – ne peuvent pas condamner l’un des leurs, quoi qu’il ait fait…
Dans le même registre, on ne compte plus le nombre de patrons voyous, de responsables politiques qui échappent systématiquement à la justice, tous assurés d’une impunité de fait. La justice réserve ses foudres aux classes populaires, aux pauvres. Pas plus qu’on ne verra jamais « un oranger sous le ciel irlandais », comme le chantait Bourvil, on ne verra jamais un ancien président de la République, un ancien ministre, un ancien député aller en prison…
En revanche, les syndicalistes sont désormais promis à la prison pour avoir lutté contre la destruction de leurs emplois et la défense des salariés. S’ils devaient être condamnés – ne serait-ce qu’avec sursis –, il faudrait en appeler à la justice populaire, à juger les juges et les politiques qui les commandent. »