L'appel du néant
de Maxime Chattam

critiqué par Alapage, le 5 décembre 2017
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Intrigant mais trop près de la réalité...
Extrait : Elle savait que d'autres encore écouteraient le murmure de la mort, cet appel du néant. Le travail pour les arrêter serait difficile. Une œuvre monumentale en amont attendait l'humanité pour empêcher le Mal de se répandre toujours davantage.

L'intrigue débute au moment où nous retrouvons Ludivine au sein d'une enquête qui l'amène à rencontrer un monstre. Un être immonde, terrible. Alors qu'elle le traque, la voilà prise au piège de ce tueur en série. Elle sait ce qui l'attend, elle a vu et analysé ses précédentes victimes, mais trouvera-t-elle le moyen de ne pas y laisser sa peau?

Au-delà de cette enquête qui la mène vers ce terrible psychopathe, Ludivine et son équipe se voient obliger de collaborer avec Marc Tallec. Cet enquêteur ne traque pas les tueurs en série, en fait, il est un expert en terrorisme. Car dès le premier cadavre trouvé déchiqueté sur la voie ferrée, tout semble les mener vers un personnage fort important au sein de la communauté musulmane. Serait-il possible que derrière tout cela se cache un réseau de terroristes? Y a-t-il un lien quelconque entre le psychopathe et le réseau en place?

À mesure que l'enquête avance, les enquêteurs sentent approcher le danger. Sauront-ils contrer la menace et ainsi éviter un attentat terroriste au sein même de Paris?

Encore une fois, Maxime Chattam réussit à nous faire frissonner de terreur. Et je dois dire que c'est encore pire cette fois-ci, car les prémices de ce thriller sont basées sur certains éléments similaires à ce que nous avons vécu. D'ailleurs, l'auteur le mentionne lui-même, il a eu de la difficulté à écrire et terminer ce roman en raison des multiples attentats qui sont survenus au cours des dernières années.

Personnellement, j'ai ressenti un certain malaise face au récit. Tout me semblerait si réel. Et en même temps, on peut se demander si vraiment ce roman n'est pas sorti trop tôt... trop près en fait des derniers attentats.

Si le but de l'auteur est de nous faire sentir partie prenante face à cette intrigue, eh bien, c'est réussi avec brio. J'ai complètement adhéré. Faut dire qu'il sait nous garder en haleine avec tous les rebondissements qui surviennent au cours de l'enquête. De plus, il a le don de terminer ses chapitres sur un suspense, ce qui nous oblige à continuer notre lecture.

Les personnages et leur personnalité cadrent bien avec l'intrigue par contre, j'ai parfois senti que notre chère Ludivine était un peu trop chanceuse! Le personnage de l'enquêteur Tallec permet à l'auteur de faire comprendre l'extrémisme et cela se fait au gré des pages, sans pour autant ajouter de la lourdeur au texte et j'ai trouvé cela génial.

Au final, ce troisième tome est intrigant, les personnages intéressants, mais il m'a laissée sur un certain malaise tant il m'a semblé ancré dans notre réalité.
Mouais 6 étoiles

Bon franchement, je dois dire qu'avec "Le Coma Des Mortels" (que j'aime encore moins), c'est pour moi le moins réussi des romans de Chattam.
C'est le troisième volet de ce que l'on peut appeler une trilogie, vu qu'il n'y à pas encore de tome 4, consacré à la Section de Recherche de la Gendarmerie et aux personnages de Ludivine et Segnon, après le remarquable "La Conjuration Primitive" et le bourrin (mais que j'ai vraiment aimé) "La Patience Du Diable". "L'Appel Du Néant" commet une grosse bourde : entremêler une histoire de serial killer tourmenté (comme les précédents opus et d'autres romans du genre) avec le terrorisme islamiste qui, à l'époque, avait frappé de plein fouet (le roman a été fait après les attentats de janvier et novembre 2015) le pays et d'autres pays. A ce titre, le final est d'une lourdeur...
Soit on fait un roman sur le terrorisme, soit on fait un roman sur un serial killer, mais entremêler les deux, je trouve que ça ne fonctionne pas. C'est ambitieux, certes, mais malheureusement, Chattam n'a pas vraiment réussi son coup. Après, il y a quand même de bons moments, et le plaisir de retrouver les personnages. Mais, hélas, la trilogie (pour le moment) se finit en demi-teinte.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 23 mai 2021


Classique 5 étoiles

On retrouve ici les rouages classiques du polar avec une enquête qui piétine et des personnages attachants. Cependant une bonne centaine de pages aurait pu être épargnée tant les longueurs sont présentes. Heureusement que la fin est plus captivante malgré un happy end un peu mièvre.

Seb - - 47 ans - 14 avril 2020


un bon divertissement 6 étoiles

Comme d'habitude, on retrouve toutes les arcanes des enquêtes policières avec parfois le brin de chance qui fait avancer l'enquête. Ici Ludivine doit subir des "désagréments" afin d'un peu étoffer l'histoire.
Heureusement, dans cette enquête autour de terroristes, ce sont les bons qui gagnent juste à temps.

Usdyc - Bruxelles - 68 ans - 4 novembre 2019


Une éclaircie dans les ténèbres grâce à l'amour 8 étoiles

L'Appel du néant s'inspire des attentats ayant secoué la France en 2015-2016. D'ailleurs, Maxime Chattam indique, et il l'avait dit aussi en interview, qu'il y a eu plusieurs versions stoppées en cours de route car elles ressemblaient trop à la réalité.

Car cette fois-ci, ce ne sont plus des tueurs en série. Chattam surfe sur la vague des djihadistes formés par Daech venus faire un carnage en Europe. Une autre sorte de guerre. Plus psychologique quand on voit comment ces esprits faibles ont été complétement endoctrinés. Plus pernicieuse car tout se joue sur internet via les réseaux sociaux ou les messageries. Plus lâche car les cibles sont des citoyens n'ayant rien demandé si ce n'est à pouvoir vivre, aimer et faire la fête. Tous ce que que ces terroristes ignorent tristement.

Chattam en tire un polar une nouvelle fois ultra-documenté. J'ai senti derrière les tonnes d'entretien qu'il a dû avoir avec les agents de la DGSI pour muscler son roman. Ça se ressent dans les dialogues très écrits délivrés par Marc Tallec qui intégrera le groupe de Ludivine, Segnon et Guilhem. On s'y perd parfois dans toutes ces abréviations, ces services qui ont l'air de se marcher sur les pieds, souhaitant attirer la couverture sur eux.

Si le plan de ces assassins fait froid dans le dos, la pauvre Ludivine, guère ménagée, continue de faire face. Une histoire d'amour semble lui sourire. Elle permet de désamorcer la noirceur présente depuis La Conjuration primitive. L'influence de Faustine Bollaert, compagne de Maxime Chattam, y est peut-être pour quelque chose. J'espère qu'il ne va pas laisser tomber son héroïne de sitôt.

Incertitudes - - 40 ans - 22 avril 2019