La patience du franc-tireur
de Arturo Pérez-Reverte

critiqué par Tistou, le 28 novembre 2017
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Plongée dans le monde des graffeurs.
Les graffitis ! Pas vraiment mon truc. Et quelque chose me dit n’être pas seul dans ce cas. Manifestement un des buts de ce roman d’Arturo Perez – Reverte est de mieux faire connaître le milieu, sa connotation « artistique ». On va dire qu’il y parvient. En partie. Au moins à nous y intéresser. Cela dit, aujourd’hui (!), descendant des ruelles de cette magnifique ville sicilienne qu’est Modica, je suis tombé sur … des graffitis. Et j’ai eu du mal à éprouver de la compréhension et de l’admiration pour ce qui n’était en l’occurrence que de la dégradation pure et simple.
La thèse d’Arturo Perez – Reverte est qu’il s’agit d’un art. Urbain, mais d’un art. Et que le « système » tente de récupérer les plus talentueux des graffeurs. Parmi ceux-ci (et là nous rentrons dans « la patience du franc – tireur »), Sniper reste un personnage mystérieux (personne ne connait son visage ni son identité) et recherché par un éditeur qui veut à tout prix le convaincre d’éditer un recueil de ses œuvres et même de réaliser une exposition au Moma !
Pour ce faire, l’éditeur en question fait appel aux services d’Alejandra Varela, spécialiste dans le monde de l’art urbain. Alejandra va finir par accepter le deal et ça va se révéler hautement compliqué … et dangereux également. On ne recherche pas Sniper que pour des motifs artistiques ! C’est donc via les yeux et le ressenti d’Alejandra Varela que nous allons pister le dénommé Sniper et ceux de son espèce, entre Madrid, Lisbonne, Vérone, Naples … un parcours compliqué et haletant, digne d’un thriller, aux fins de réhabilitation de « l’art urbain du graffiti » …
Ca pourrait marcher mais alors il ne faut pas passer par Modica – Centre antique et trouver ses vieilles pierres défigurées ! Il y a des limites !
Une lecture néanmoins aisée et « pédagogique ».
Bonne plongée dans l'univers du graffiti 7 étoiles

Je rejoins grandement la critique principale qui résume très bien le roman, si ce n’est que pour le coup je connais plutôt bien l’univers du graffiti. A ce sujet je tire d’ailleurs un coup de chapeau à Arturo Pérez-Reverte qui a pour mérite de nous plonger dans le milieu underground du graf, un monde souvent méconnu du grand public, et ce de manière très fidèle.
Les codes sont bien retranscrits : qu’est-ce qu’un crew, toyer, le bubble style... l’importance du ferroviaire dans le monde du graf n’est pas oubliée, bien au contraire, bref l’immersion est réussie.
Tout ceci constitue le terreau d’une enquête sur un graffeur, prétexte pour une analyse du monde de l'art, surtout du street art d’ailleurs, des passages qui m'ont plu.
Néanmoins l’histoire en elle-même n’est pas des plus intrigantes et la personnage principale m’a peu accroché. Seul bémol.
Une bonne lecture.

Sundernono - Nice - 41 ans - 15 décembre 2021