En terrain miné
de Elisabeth de Fontenay, Alain Finkielkraut

critiqué par Elko, le 29 octobre 2017
(Niort - 48 ans)


La note:  étoiles
L'Académicien et la Philosophe
Le personnage médiatique qu’est Alain Finkielkraut laisse difficilement indifférent. Ce conservateur décliniste, à la pensée marquée par le double prisme de son appartenance juive et française, aux discours construits et sans ambages, au caractère fier et pugnace, a été au cœur de nombreuses polémiques ces dernières années. Taxé d’islamophobie, de proximité avec l’extrême droite, de misogynie, de réactionnaire droitier, c’est sans se déjuger, sans concession, qu’il affronte ses détracteurs. Kundera le présentait comme « l’homme qui ne sait pas ne pas réagir ».

Dans ces échanges épistolaires il débat avec l’universitaire Élisabeth de Fontenay, amie de longue date et image de gauche plutôt consensuelle. L’occasion d’aborder de nombreuses questions de société. En vrac : la théorie du genre, l’identité nationale, le nouvel antiracisme, l’évolution de la société, l’éducation, …

Premier constat dès la première lettre, cette correspondance bien que courtoise ne sera pas à fleurets mouchetés. Les sujets sont abordés frontalement, les reproches directs, les indignations exprimées et les questions sans tabou. D’ailleurs, et parce qu’il est médiatiquement plus exposé, Alain Finkielkraut sera plus souvent sur le banc des accusés, devra davantage expliquer ses interventions, ses accointances, ses silences que la plus modérée Élisabeth de Fontenay.
Autre point à noter : la remarquable qualité de ces échanges. Non seulement littéraire mais aussi dialectique.

Il faut cependant bien avouer qu’au final cette correspondance a plus fixé des oppositions que permis une conciliation.