La bâtarde
de Mademoiselle B.

critiqué par CHALOT, le 23 octobre 2017
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
autobiographie d'une enfance bafouée
L'auteure de ce "roman" livre son enfance, ce qui ne lui est pas facile, d'autant plus qu'enfant adultérin comme on dit, elle va doublement souffrir.

Une première fois à cause de la "faute" de sa mère et une autre, comme sa nombreuse fratrie, frappée et humiliée comme elle par des parents alcooliques et maltraitants.

Elle raconte son enfance et explique son "itinéraire" :

" Ce n'est qu'en grandissant que j'ai pu comprendre que mes parents n'étaient pas seulement mes parents mais qu'ils formaient avant tout un couple discordant qui se réfugiait dans l'alcool pour cacher sa misère relationnelle."

Cette petite fille subit dès la plus tendre enfance les coups, les brimades du père et des agressions sexuelles violentes très graves de la part d"amis"du couple cabossé.

De nombreuses familles pauvres connaissent des difficultés sociales et financières mais beaucoup vivent dans l'harmonie et dans une forme de bonheur niée par tous ceux qui sans le savoir condamnent les familles très nombreuses.

Dans cette famille là " Une véritable alchimie s'était opérée" entre un homme éduqué dès le plus jeune âge dans la violence la plus extrême et une femme qui, d'après sa fille aînée renfermait un secret douloureux.

Ces deux adultes se sont brisés et ont d'une certaine façon brisé leurs neuf enfants qui ont eu du mal à se reconstruire, deux d'entre eux se suicideront à l'âge adulte.

Ce "roman" bien noir mais réaliste et passionnant nous conduit à réfléchir sur le silence des voisins qui savaient mais se taisaient et peut être aussi sur le manque de moyens dont disposaient et dont disposent encore aujourd'hui les travailleurs sociaux.

A quatorze ans, la petite devenue adolescente décide de se libérer totalement de ce joug familial.

Jean-François Chalot