Astérix, tome 37: Astérix et la Transitalique
de René Goscinny, Albert Uderzo, Jean-Yves Ferri (Scénario), Didier Conrad (Dessin)

critiqué par Hervé28, le 19 octobre 2017
(Chartres - 55 ans)


La note:  étoiles
Quelle course !!
Par Toutatis, les auteurs commettent un triple sacrilège en omettant la célèbre carte de la Gaule, en passant à la trappe la galerie des personnages du villages Gaulois et en faisant débuter l’album par la planche 1 à gauche !
Mais cela finalement n’a aucune importance puisque cette nouvelle aventure d’Astérix et surtout d’Obélix est d’un très bon niveau. Définitivement, Conrad & Ferri ont dépassé le niveau des albums signés du seul Uderzo.
Par une incipit bien amenée, on rentre de plain-pied dans le sujet de cette histoire, à savoir une course de chars, non pas une de celles « qui ont tendance à tourner en rond », comme le dit le sénateur Lactus Bifidus mais une véritable course à étapes, véritable prétexte à découvrir un empire Romain pas si unifié que cela.
Les jeux de mots de Jean-Yves Ferri fusent dans cet opus (peut-être un peu trop, parfois) , du meilleur comme « le changement de carrière » d’Obélix aux multiples variations liés aux « Cimbres » en passant par des jeux de mots plus douteux comme « le déplacement des bornes » ou encore le très facile « Capri ; c’est fini ! »
Le scénariste introduit dans cette aventure une pléiade de noms, (collant, comme toujours, à notre époque) que n’aurait pas renié Goscinny comme Coronavirus et Bacillus, le très actif Lactus Bifidus, Bioétix, Pataquès et j’en passe.
Même si quelques gags sont assez inutiles dans le récit (je pense aux « galettes », à l’apparition d’un Berlusconi, et au Vésuve), l’histoire se déroule, comme la course, sur un train d’enfer. Le scénario est rythmé et au fil des albums, Jean-Yves Ferri s’approprie de plus en plus, et de de mieux en mieux, l’esprit de Goscinny, dont on commémore le 40ème anniversaire de sa disparition.
Côté dessin, Didier Conrad s’est définitivement moulé dans le style d’Uderzo, même si son Jules César diffère un peu de celui que l’on rencontrait dans les anciens albums. D’ailleurs, je ne peux que vous recommander la lecture de cet album dans l’édition « grand format », qui propose, en outre, une version crayonnée de l’aventure.
Avec « Le papyrus de César », les auteurs avaient déjà placé la barre assez haute.
Mais avec « Astérix et la Transitalique» (titre qui sonne très mal, soit dit en en passant), Jean-Yves Ferry et Didier Conrad prouvent qu’ils sont les dignes successeurs d’Uderzo & Goscinny.
Une traversée de la péninsule en demi-teinte. 4 étoiles

Si les efforts du tandem Conrad- Ferri sont évidents, le résultat de cet album n'est définitivement pas à la hauteur des attentes que les fans pouvaient espérer tirer à la lecture de ce 37ème tome de la célèbre série inventée par Goscinny et Uderzo.
Les dessins de ce tome sont assez réussis même si j’ai été surpris par la taille de certaines cases et que certains détails sont agaçants (le masque de Coronavirus par exemple qui est presque dérangeant…). Les gags sont assez téléphonés, les personnages peu attachants… j’ai lu ce tome assez vite sans réel plaisir à tout dire.
L’idée de départ est assez proche du Tour de Gaule, la réalisation en revanche est moins aboutie. L’Italie rassemble tous les stéréotypes possibles (on y mange des pâtes et des pizzas, les tours sont penchées et on y croise la Joconde), les jeux de mots sur les noms des personnages sont systématiques, les clins d’œil au passé de la série très présents. Ça se laisse lire mais on est cependant loin des meilleurs albums de la série malheureusement.

Vince92 - Zürich - 47 ans - 14 mai 2019


Succès garanti d'un char qui tourne tout seul. 6 étoiles

La question était de savoir s'il était éthique de poursuivre l'oeuvre d'Uderzo et Goscinny avec deux autres auteurs et de savoir s'il était acceptable d'y souscrire en achetant la bédé.
Je n'ai toujours pas la réponse mais j'ai acquis le livre.
Il faut savoir que je ne suis pas un grand fan de cette bédé mais que je pouvais par cette acquisition faire oeuvre de charité envers ma famille qui se délectera de la lire.
Bien, bien, qu'en est-il de cette nouvelle version.
Rien ne me choque dans le dessin et dans le scénario qui sont très proches des Astérix que j'avais pu lire dans ma jeunesse.
Pas de rupture dans le style, les auteurs ont respecté leurs maîtres et ne les offenseront pas.
Il y a peut-être des libertés avec le ton et l'humour. Des gags et surtout des jeux de mots qui modernisent le ton général. Je vous laisse les découvrir.
Astérix est toujours égal à lui-même, Obélix mange toujours des sangliers et veut toujours en découdre avec les romains, Idéfix est là, le barde, etc.
Le déroulement est très rapide, peut-être trop rapide pour moi, on referme déjà la bédé à peine commencée. C'est ce qui m'a frustré avec cet opus.
Elle se lit très bien, et je dirais que le scénario manque un peu de consistance même s'il n'est pas faiblard.
Je pense que les fans ne seront pas déroutés, ne feront pas de mauvais procès aux auteurs qui ont respecté les codes du genre.
C'est du bon boulot, un succès garanti, d'autres devraient suivre avec le même effet sur les lecteurs, les codes étant bien établis et les scénari illimités.

Peut-être que cette nouvelle mouture ramènera de jeunes lecteurs vers les anciennes versions.

Hexagone - - 53 ans - 23 octobre 2017


Avis mitigé... 6 étoiles

Pour moi, c'est de très loin le meilleur album sorti depuis le décès de Goscinny, c'est absolument évident. Le meilleur... ou le moins mauvais? Le scénario est pour une fois bien construit, et franchement, cet album ne démériterait pas dans la plupart des séries de bédés actuelles, catégorie "gros nez". C'est bien foutu, bien dessiné, mais ça ne fait pas rire quand on a été nourri au biberon avec les premiers albums de la période bénie de Toutatis qui s'arrête à Astérix chez les Belges. Quelques calembours émaillent le récit, mais, hélas, on est très, très loin de la finesse d'esprit de Goscinny. L'effort est méritoire, mais cet album, même s'il est meilleur que les précédents, et notamment le lamentable "le ciel lui est tombé sur la tête", n'a pas sa place dans la lignée prestigieuse initiée par Goscinny et Uderzo.

Le rat des champs - - 74 ans - 22 octobre 2017