Une balle perdue
de Joseph Kessel

critiqué par Killeur.extreme, le 5 octobre 2017
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
La Catalogne voulait déjà son indépendance il y a presque 100 ans
Présentation de l'éditeur
Barcelone, octobre 1934. Quand la Catalogne se soulève pour réclamer son indépendance, Alejandro, un jeune cireur de chaussures naïf et enthousiaste, et son ami Vicente décident de s'engager dans ce combat. Ce choix va bouleverser leur vie... Une magnifique histoire d'amitié et d'honneur sur fond de révolte par l'auteur du " Lion ".

Si je critique le livre maintenant alors que je l'ai lu il y a plus d'un an ou deux, c'est surtout car le contexte qu'il décrit, l'envie d'indépendance de la Catalogne, a trouvé un écho récemment - septembre - octobre 2017 avec le référendum qui ravive les tensions dans la région.

On a affaire à un court roman, ou une longue nouvelle, d'une centaine de pages où Kessel raconte ce soulèvement avorté autant en écrivain qu'en journaliste-témoin car on sent à la lecture qu'il a assisté aux faits qu'il décrit et comme dans " l'armée des ombres", il les restitue aussi fe d'élément que possible.

Le personnage d'Alejandro au début du récit est un modeste cireur de chaussures dans un hôtel de luxe, il est fasciné par une jeune touriste américaine et s'il voit dans ce soulèvement un moyen d'améliorer sa condition, lui et ses amis ne sont que de simples militants, mais quand l'armée régulière s'en prendra à ses amis à son tour il prendra les armes et plus le soulèvement faiblira plus il aura envie de se battre, l'image de la jeune touriste ne le quittera pas jusqu'à la fin et un retournement de situation qui m'a plus marqué que le reste de ce récit que je raconte de mémoire.

Une lecture très agréable qui a fait remonter Kessel dans mon estime (je sais pas comment dire autrement) après la déception (relative) "des Mains du miracle", car contrairement à cette "biographie" de Kersten où je voyais certes la vie d'un héros méconnu de la seconde Guerre mondiale, mais qui manquait de "chair" dans le traitement de ses personnages, "une balle perdue" marque d'une part par son récit de se soulèvement avorté qui n'a pour le lecteur de 2017 une résonance que depuis les événements récents, c'est d'ailleurs une bonne période pour le lire, d'autre part par ses personnages qui moi m'ont tous marqué.