Lucky Luke, Tome 63 : Le pont sur le Mississipi
de Xavier Fauche (Scénario), Jean Léturgie (Scénario), Morris (Dessin)

critiqué par Shelton, le 19 septembre 2017
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Classique, certes mais pas mal quand même...
Un peu par hasard, cet été, j’ai retrouvé un album des aventures de Lucky Luke qui obturait un bocal dans lequel il y avait une araignée capturée dans une chambre au petit matin… Après avoir libéré le « monstre », je découvrais qu’il s’agissait de l’album Le pont sur le Mississipi que je me mettais à relire immédiatement…

D’une façon générale, j’aime les albums de cette série signés par Goscinny au scénario car je trouve qu’il a réussi à dynamiser une série somme toute assez médiocre au départ même si je respecte le dessin de Morris. Seulement, quand Goscinny est mort, la série a continué car Morris n’avait aucunement l’intention de faire mourir son cow-boy qui tirait plus vite que son ombre… On a ainsi vu d’autres scénaristes participer à l’aventure et je n’ai pas toujours été très convaincu…

Ici, avec Le pont du Mississipi, on retrouve Xavier Fauche et Jean Léturgie. J’ai relu cet album malgré tout sans arrières pensées et grand bien m’en a pris car finalement c’est indiscutablement un bon Lucky Luke, d’actualité même quand le regard est tourné vers le sud des Etats-Unis à cause des pluies torrentielles qui s’y sont abattues…

La conquête de l’ouest fait rage et certains exploitent sans scrupule le besoin de traverser le grand fleuve… Les frères Cayman se sont bien installés, Bat ayant réussi à se faire élire maire de deux villes, Saint-Louis et Illinoistown, une à gauche, une à droite du fleuve… Il s’occupe donc aussi de la traversée par bac et il fait finalement le jour et la nuit, le beau et le mauvais temps sur les deux villes, imposant ses règles, ses prix, sa loi… Et c’est d’autant plus facile que son frère Dick est un gros violent à la vue basse qui fait exécuter tout cela sans vergogne !

Le thème est donc assez classique dans la série illustrant les différents aspects de cette grande conquête des plaines de l’ouest… Sauf qu’un jour, un homme, Eads, obtient l’autorisation fédérale de construire un grand pont sur le Mississippi ! Il ne pourra y arriver que si Lucky Luke décide de l’aider à maîtriser les frères Cayman… Vous vous en doutiez bien !

Certes, l’album est sans véritable surprise mais il est bien construit et pétri d’allusions historiques et de gags bien sympathiques. Les crocodiles – enfin, les caïmans – n’arriveront pas à faire le grand banquet qu’ils espèrent, le pont finira par être construit dans les temps et les frères Cayman arriveront quand même à tirer leur épingle du jeu… Oui, dans Lucky Luke, on ne meurt pas et les méchants réapparaissent régulièrement…

D’ailleurs, dans cet album on retrouve furtivement un certain Pat Poker, tricheur invétéré que l’on avait rencontré pour la première fois dans Lucky Luke contre Pat Poker, cinquième album de la série avec un scénario de Morris seul. On retrouve aussi un autre personnage de la série, le vieux Ned qui n’était pas un méchant d’ailleurs. C’était dans l’album En remontant le Mississipi, seizième album de la série scénarisé par René Goscinny… J’avoue que j’apprécie ces clins d’œil à une série entière… d’autant plus que je connais la série depuis son apparition dans le journal Pilote !

Cette découverte d’un album empoussiéré a créé, pour moi, la bonne occasion de redécouvrir cette série emblématique de la bande dessinée… Lucky Luke est un personnage atypique, solitaire et juste qui veut faire régner la loi dans un pays à la dérive où les hommes pensent que tout est permis… Par contre, soyons très honnêtes, les femmes sont très absentes de cette série et quand il arrive qu’il y en ait une c’est très rarement pour en faire une héroïne… Alors cela vous donnera peut-être envie de redécouvrir, vous aussi, cette grande série de la bande dessinée !