Nitro Mountain
de Lee Clay Johnson

critiqué par Killing79, le 1 septembre 2017
(Chamalieres - 44 ans)


La note:  étoiles
Le désespoir
Présentation de l'éditeur
Dans une ancienne région minière des Appalaches ravagée par la pauvreté, l’ombre de Nitro Mountain s’étend sur la cohorte de laissés pour compte, junkies, piliers de comptoir, vauriens et marginaux sublimes qui y vivent. Jones, un musicien bluegrass qui se donne avec son groupe dans des bars glauques, prend sous son aile Leon, un jeune homme paumé qui ne se remet pas de sa rupture avec la séduisante, torturée et bouleversante Jennifer. Celle-ci a eu la mauvaise idée de tomber sous la coupe d’Arnett, un truand psychopathe aussi terrifiant que fascinant, reconnaissable au tatouage Daffy Duck qu’il porte au cou. Quand Turner, ex-flic cinglé à la gâchette facile qui a troqué son arme de service pour une arbalète, se met en tête d’arrêter Arnett, suspecté de meurtre, afin de regagner son insigne, les choses ont déjà commencé à tourner à l’aigre.


Mon avis: Il y a des romans qui se veulent noirs, très sombres mais desquels une forme d’espoir peut émerger. « Nitro Mountain » ne fait pas partie de ceux-là ! En effet, ce premier roman est un véritable concentré de noirceur. Les bons sentiments y ont très peu leur place. Seule la nature humaine avec ses plus bas instincts est laissée en liberté dans cette aventure.

Dans un coin retiré et dévasté par la pauvreté, on est mis en présence de protagonistes plutôt raccords au décor. On y découvre des hommes et des femmes rongés par la précarité, qui font tout et surtout n’importe quoi pour s’en sortir. A chaque coin de bar, on croise des truands, des musicos, des saoulards, des drogués, des psychopathes… tout un ramassis de losers, toujours prêts à exploser. Et lorsque que les femmes, assez incontrôlables aussi, mettent leur étincelle dans ce baril de poudre, le résultat ne se fait pas attendre. La tension va grimper lentement provoquant l’escalade de la perversité et de la violence. Un évènement va en entraîner un autre jusqu’aux différents drames.

La plume de l’auteur est décousue et m’a parfois un peu troublé. Néanmoins, elle représente parfaitement le côté versatile et imprévisible de tout ce petit monde. Leurs marginalités créent une sorte d’instabilité constante. Elle maintient une pression sur le lecteur. On s’attend à tout moment à ce que ça parte en vrille.

Le premier roman de Lee Clay Johnson est une réussite pleine de promesses. La lecture est un peu hachée par le style, mais je garderai un bon souvenir de ce voyage oppressant et fascinant dans les coulisses de la désolation. Je vous donne tout de même un petit conseil avant de vous lancer dans cette aventure : Ne vous attachez pas trop aux personnages ! L’auteur les pousse dans leurs retranchements et comme on a affaire à une belle brochette de tarés, l’issue ne peut être que tragique !
Houlala ! 1 étoiles

Plus noir que noir !

Bordon, le bien nommé bled perdu des Appalaches, quelque part entre Kentucky, Virginie, Caroline du Nord et Tennessee.
On dirait le trou du monde, les personnages viennent directement de la machine à écrire de Jack Kerouac. On boit beaucoup, on fume du crack et de l'herbe, on se tabasse mutuellement et quand on a fini, on frappe aussi sa compagne, histoire de partager la blague.
A la moitié du roman, force me fut de constater que je ne comprenais plus grand chose.
Toutefois l'ambiance glauque a son petit côté attirant.
Le texte est décousu ce qui complique encore l'affaire. Quant au style, là c'est le pompon. Doit-on rejeter la faute sur le traducteur ? Ou plus simplement sur un auteur qui use de phrases faciles ? La question est sans réponse.


Je sors de cette lecture, désabusé en pensant que bien sûr tous les goûts sont dans la nature

Monocle - tournai - 64 ans - 4 avril 2023