La maison de vitrail
de Luigi De Poli, Marie-France Maurel (Dessin)

critiqué par Débézed, le 21 août 2017
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
Sur les sentiers de Pergaud
L’auteur, professeur de littérature italienne à l’Université de Haute Alsace, précise en majuscules que ce texte est celui d’un « NARRATEUR ». « Un NARRATEUR qui aurait longtemps cherché un de ces villages où l’Histoire fait payer cher son H majuscule ». Il a fini par trouver son refuge dans le Haut-Doubs, cette région frontalière de la Suisse qu’il invite le lecteur à découvrir dans une déambulation sur des chemins que Louis Pergaud a peut-être empruntés quand il enseignait à deux pas de là, sans grande conviction selon la rumeur, à une bande de joyeux drilles dont il s’inspira pour écrire « La guerre des boutons ».

Le NARRATEUR dont nous ignorons le nom a trouvé « une maison en pleine campagne et dont les larges baies vitrées reflètent la geste d’un monde animal infiniment proche ». C’est la maison de vitrail dont il nous fait découvrir les alentours avec tout le petit monde qui les peuple. Fasciné par tous les animaux petits et grands qui, le soir surtout, s’approchent de sa maison, il aime a les regarder s’ébattre, se battre, courir, batifoler… . Il raconte dans ce texte que l’éditeur présente comme un roman mais qui est, à mon avis, plus un recueil de récits animaliers, tout ce qu’il a pu observer. Louis Pergaud a écrit « De Goupil à Margot », un recueil de nouvelles qu’il a imaginé à partir de ses observations du monde animal, le NARRATEUR, lui, raconte des anecdotes vécues par les animaux qui l’entourent et dont il a été le témoin.

Si le NARRATEUR vit dans la même région que Pergaud, qu’il éprouve le même intérêt que lui pour la flore et la faune et qu’il écrive, comme lui, des textes mettant en scène le peuple des champs et des forêts, il reste une différence profonde entre les deux auteurs. Pergaud utilise les animaux comme des personnages incarnant le petit peuple oppressé et pressurisé par les riches qui détiennent toutes les formes de pouvoir alors que le NARRATEUR est, lui, plus un contemplatif racontant des histoires qu’il conclut souvent par une pirouette fantastique comportant la morale du récit.

L’auteur n’est certainement pas le NARRATEUR mais il partage avec lui un amour passionné de la nature, de la faune et de cette belle campagne où je suis né moi aussi, tout comme Pergaud.