Tuer la poule
de Karine Glorieux

critiqué par Libris québécis, le 16 août 2017
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Les auteures de chick lit
Karine Glorieux est une auteure qui écrit pour les femmes. C’est de la chick lit, dit-on. Généralement les auteures du genre créent des protagonistes en quête d’un adonis. Dans Tuer la poule, on change de registre. La chick lit se tourne vers la criminalité. Sex and the City devient Murder in the Forest. On ne cherche plus l’homme idéal dans les Caraïbes. Katia de Luca invite trois concurrentes dans un chalet miteux du nord québécois, soi-disant pour partager un projet littéraire.

Après avoir connu un succès démesuré avec un premier roman à l’eau de rose, Katia se voit en panne d’imagination alors que son éditrice la presse de lui fournir un nouveau manuscrit. De son ordinateur à son verre de prosecco qu’elle consomme en quantité industrielle, rien à faire. Pourtant elle se doit de publier une autre œuvre pour entretenir la ferveur de ses lectrices. Dans cet univers de l’écriture, la gloire file plus vite que l’éclair. La devise des scouts ne s’applique pas aux auteurs : scout un jour, scout pour toujours. Pour remédier à la situation, l’héroïne à la « brillante » idée de réunir ses rivales afin de provoquer un drame qu’elle exploiterait pour son prochain roman. Ainsi se vengerait-elle de sa pire ennemie qui l’a accusée de plagiat lors de la parution de son bestseller. L’éliminer de son sentier littéraire, quitte à la tuer pour s’y faire. Le dilemme du roman repose sur cette donne.

Le roman éclaire le lectorat sous les dessous de l’édition. Le glamour pour l’écrivain(e) est assujetti à un jeu qui oblige constamment les vedettes du mot à être sur le qui-vive. Faire la une des revues à potins littéraires, être la vedette invitée de tous les talk show, assister à tous les cocktails de lancement de livres, etc. Il faut mener malheureusement une vie factice pour connaître le succès.

Le sujet est intéressant et traité de manière très vivante. Mais le volet consacré à la criminalité est plutôt estudiantin. L’auteure s’y est pris de façon abracadabrante pour tenter de tuer sa poule de luxe.