Le rouge idéal
de Jacques Côté

critiqué par Diane49, le 30 avril 2004
(St-Eustache - 70 ans)


La note:  étoiles
Polar québécois
Excellent roman québécois qui n'a rien à envier aux autres du genre.

Une série d'événements sème la terreur dans la ville de Québec. Tous originent du cours de philosophie.

Une équipe d'enquêteurs chevronnés va suivre toute les pistes pour arriver à coincer le meurtrier.

Nous tient en haleine du début à la fin.
Le Rouge Idéal 10 étoiles

J'ai adoré ce livre. J'ai embarqué dedans dès les premiers moments. J'étais attaché aux personnages car j'avais lu le tome précédent. C'était donc un plaisir de les revoir. Une autre chose que j'ai aimé c'est le réalisme des personnages. Ils parlent comme des vrais québécois, ils vivent dans des lieux que je connais et leur vie est normale comme tout le monde. Dans ce roman, la troupe de l'enquêteur Duval est à la recherche d'un tueur nécrophile. La recherche de ce meurtrier ne sera cependant pas facile. En lisant ce roman, j'avais l'impression d'en apprendre sur plusieurs sujets que je connaissait peu, ce qui m'a poussé à aller voir un peu plus loin. Ce que je peux dire pour terminer, c'est que Le Rouge Idéal peut rivaliser avec n'importe quel autre roman policier de toute nationalité.

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 8 avril 2011


Un roman d'école... aimé! 10 étoiles

J'ai eu à lire ce livre obligatoirement pour l'école et franchement, c'est un des meilleurs choix qu'ils aient fait! Malgré une longueur au début, avant que l'histoire commence réellement, je n'ai rien de négatif à dire sur ce polar. Je l'ai tout simplement adoré. Les pages tournent vite et on s'attache aux personnages qui ont tous une personnalité bien différente. Pour répondre à Vladquebec, je ne trouve pas que l'histoire de famille du personnage principal était de trop. J'ai trouvé que ça faisait un contraste avec l'intrigue et je me suis attachée si on veut à la relation entre Daniel et le copain de sa fille. Non seulement Le Rouge Idéal est un bon roman policier, mais il y a plusieurs allusions aux poètes maudits et à la littérature, ce que j'ai trouvé très intéressant. De plus, on devient nous-même un peu fasciné par la mort au cours de la lecture de ce roman...
À lire décidément!

Lutinette - - 31 ans - 6 novembre 2009


L’appétit des vers 8 étoiles

L’ambiance est la première chose se démarquant de ce polar. Le climat de l’époque, fin des années 70s, est bien dépeint, de même que l’atmosphère gothique entourant le nébuleux cercle Thanatos, un groupe d’étudiants intellectuels punks, séduits par le romantisme de la mort et de la poésie.

Mais, il s’agit d’un roman policier procédural comme tant d’autres. Pourtant les ingrédients étaient là pour ajouter une touche de morbide fantastique à la sauce. Le gros hic, c’est l’inspecteur Duval de la sûreté du Québec, un flic tout simplement fade. L’intrigue est assez forte pour tenir la route et on discerne la lueur d’un talent certain à suivre. Intéressant et original dans la production québécoise.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 9 mai 2006


Un bon roman 8 étoiles

Un bon polar où se mêlent suspense et action.

Nik - Québec - 36 ans - 3 décembre 2005


Un peu trop de longueurs 8 étoiles

J'ai bien aimé ce livre, qui est mon tout premier polar, mais après avoir lu quelques polars courts, je suis un peu déçu. Certains aspects inutiles dans l'histoire (la vie de famille de Daniel Duval, le personnage principal) n'étaient pas du tout nécessaires à l'intrigue. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y avait pas assez d'action.

Mais en gros, je suis d'accord avec la critique sur la page arrière de la couverture : «Enfin un polar québécois qui n'est ni une raison, ni une pâle imitation des américains.», car en général l'histoire est très originale.

Vladquebec - Châteauguay - 40 ans - 26 novembre 2004


Les dérives des FLEURS DU MAL 8 étoiles

La Société des poètes disparus est un film de Peter Weir qui se passe dans un lycée, où un professeur a réussi à emballer ses élèves pour la poésie. Plusieurs d’entre eux formèrent même un cercle littéraire secret afin que leur engouement pour cette discipline préside dorénavant à leurs cheminements. Comme il arrive dans un tel contexte, certains se laissent subjuguer par leurs sujets d’études, engendrant parfois des conséquences funestes pour l’entourage. Quand la mort devient le thème retenu, il est fort possible, selon Freud, que le membre le plus carencé réponde à ses pulsions mortifères.

Dans Le Rouge idéal, Jacques Côté aborde cette possibilité sous la forme d’un polar. Supervisés par un professeur émérite, des étudiants du Séminaire (lire lycée) de Québec se regroupent au sein d’un cercle, baptisé justement thanatos, afin d’apprivoiser la réalité de la mort. Les textes pessimistes des grands auteurs, tels Baudelaire, Cioran et Nietzsche, sont scrutés à la loupe. Il faut peu de temps aux étudiants en équilibre précaire pour qu’émerge leur instinct meurtrier. Ce qui devrait être sacré devient objet de profanation, comme le dénotent Les Fleurs du mal. L’adulateur se détourne de la femme aimée pour lui « infuser son venin ». La dérive extrême reliée au thanatos est la nécrophilie que l’auteur a retenue pour illustrer son propos.

Les détectives responsables de l’enquête ont du fil à retordre pour remonter la filière qui conduit à l’assassin des lycéens. Avant de trouver sa piste, ils doivent évaluer les soupçons qui pèsent sur une multitude de suspects. Dans leur travail, ils sont soutenus par le médecin légiste qui réussit à établir un certain profil de celui qu’il recherche à cause des méthodes employées. La main arrachée à un cadavre, par exemple, ne peut être l’œuvre que d’un expert. Donc, avant d’apprendre l’existence de ce cénacle, les enquêteurs de l’État (SQ) piétinent, sont même gênés dans leur travail par le corps policier municipal, frustré de voir que la résolution des crimes commis a été confiée à des collègues relevant d’une autre instance. Avant que ces différentes brigades ne s’entendent, des assassinats sordides continuent de se perpétrer, car le maniaque ne parvient pas à trouver parmi ses victimes, comme l’a écrit Baudelaire, « la fleur qui ressemble à son rouge idéal ».

Jacques Côté a eu l’idée heureuse en associant un polar à la littérature et à la philosophie, tout en respectant les normes de l’art romanesque. Son œuvre pourrait être une mise en garde contre les dérives funestes de l’enseignement. Professeur lui-même, l’auteur a sûrement réfléchi à la responsabilité qui incombe à ceux qui dispensent le savoir comme l’a fait Gilbert Cesbron dans Notre Prison est un royaume. Mais il s’agit avant tout d’une vraie enquête policière, menée avec maîtrise. Le portrait des policiers est bien esquissé, et leur travail est présenté avec méthode, en particulier celui des médecins légistes que l’Américaine Kathy Reich a fait connaître aussi par ses romans. La ville de Québec s’impose dans cette œuvre bien construite. Le travail policier doit s’ajuster à sa géographie, qui s’étale du pied d’une falaise à son sommet avec le Château Frontenac. Le Rouge idéal est bien incrusté dans le terreau de cette ville, mais reflète aussi les particularités sociales qui prévalaient en 1979.

En somme, un tour de ville qui s’arrête à ses institutions scolaires et policières, à ses bars et aux jeunes punks qui les fréquentent. Écrit dans une langue élégante, ce roman témoigne d’une décennie et d’un milieu bien vivant.

Libris québécis - Montréal - 82 ans - 28 septembre 2004