C'est fou comme une simple phrase
de Geneviève Lauzon

critiqué par Libris québécis, le 25 juin 2017
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Les Maux des mots
Les mots sont porteurs de rédemption ou d’anéantissement. Tous les personnages de ce roman agissent sous l’influence d’un aphorisme. « De la rive des vents, faut se sauver. » C’est fou comme cette simple phrase peut pousser à poser les gestes les plus graves : suicides, meurtres ou fuites.

L’auteure démontre l’impact des mots sur notre destin à travers certaines circonstances, en particulier celle entourant le meurtre d’un jeune artiste dont on découvre le corps dans son appartement. Un policier expérimenté est chargé de l’enquête. Ses recherches ne mènent nulle part au point de prendre une retraite anticipée pour sauver son honneur. Le nouvel enquêteur n’aura pas plus de succès pour résoudre ce meurtre relié à des sentiments.

La genèse de ce roman est intéressante. Mais l’intrigue ne se déroule pas à l’intérieur d’une enquête conventionnelle. Chaque chapitre a sa propre autonomie. Certains présentent les policiers, mais ils sont muets sur leur travail; d’autres s’intéressent au fugueur qui collecte les sommes dues de la victime pour sa consommation de drogue, et d’autres s’attardent à des personnages coupés de l’intrigue, mais liés par la même maxime. On dirait une variation sur un même thème, alternant l’écriture métaphorique et prosaïque. Œuvre insolite et fragmentaire se refusant à toute catégorisation.