Umami
de Laia Jufresa

critiqué par Killing79, le 19 juin 2017
(Chamalieres - 45 ans)


La note:  étoiles
Relations humaines confuses
"Tenter de dire qui était ma femme est aussi indispensable qu'impossible à expliquer, comme l'umami, ce goût imprégnant les papilles sans pour autant se laisser saisir, naviguant tranquille entre salé et sucré. Un titre parfait parce qu'incompréhensible ; d'ailleurs, je n'ai jamais totalement compris Noelia Vargas Vargas. Voilà peut-être pourquoi je ne me suis jamais lassé d'elle. Peut-être que c'est uniquement ça l'amour".


Mon avis: Ne connaissant ni cette auteure, ni la signification du titre, je me suis donc avancé les yeux fermés vers ce livre. Dans un coin du Mexique, l’auteur nous propose un éventail de portraits assez variés. Ils vivent tous dans une communauté de quelques maisons. Ils ont un quotidien différent, des histoires différentes, des caractères différents mais représentent un tout, par le point commun qui les unit: le vide. Chaque acteur de cette micro société côtoie le vide d’une manière ou d’une autre. Qu’ils soient en deuil suite au décès d’une femme ou d’une enfant ou qu’ils subissent simplement l’éloignement d’un proche, leurs destinées sont marquées par la trace qu’ont laissée les disparus. Par leur tristesse permanente, les personnages en deviennent assez attachants et on se lie à eux au fil du texte, plein de tendresse et d’amour.

De plus, grâce à ce récit, je connais dorénavant la définition du mot « Umami » que je n’avais jamais croisé, même dans mes plus lointains voyages littéraires. Je ne veux pas vous en dire trop, vous découvrirez par vous-même cette saveur gastronomique, très présente dans cette partie du monde.

Vous avez donc compris que c’est un roman qui dégage une bonne dose d’humanité qui fait du bien. Seulement il pâtit de plusieurs imperfections, détériorant un peu mon impression globale. Tout d’abord le début du livre a été très compliqué pour moi, tant je l’ai trouvé confus et difficilement compréhensif. Néanmoins, une fois passées ces quelques pages, je suis quand même entré dans l’histoire. Ensuite, chaque personnage raconte sa vie comme dans sa tête. Il ou elle passe d’une idée à une autre sans véritable logique et cela rend la lecture un peu hachée et déstabilisante. Heureusement certains chapitres sont linéaires et stables dans les idées et ce sont d’ailleurs les meilleurs passages. Et pour conclure, la chute du roman est plutôt abrupte et m’a laissé sur ma faim.

En résumé, « Umami » n’imprimera pas ma mémoire. Ce fut un bon moment de lecture sur les relations humaines dans ce pays mais parfois trop difficile à suivre pour faire partie de mes préférés.