critiqué par Pucksimberg, le 17 juin 2017
(Toulon - 44 ans)

La note: étoiles

Une balade en mer pas si anodine qu'elle n'en a l'air

Le narrateur est invité à séjourner en mer avec son frère Jean et sa copine Jeanne. Cette dernière est l'ex du narrateur, qui est en couple désormais avec Lone, une scandinave. Ce séjour en voilier se déroule dans la baie de Naples, le théâtre de ce quatuor. Le voilier n'est pas immense. La promiscuité peut se révéler embarrassante, surtout que l'étroitesse des marches oblige les corps à se frôler. Il fait chaud. Les corps sont parfois nus ...

Je ne connaissais pas Vincent Almendros et ignorait même que le Prix Françoise Sagan existait. C'est une belle découverte. Ce court roman est prenant et immerge complètement le lecteur dans l'univers dépeint par l'auteur. Chaque mot a sa place. Le lecteur sent le regard juste de l'écrivain qui parvient en quelques mots à saisir l'essentiel d'une action ou qui en une phrase nous fait comprendre des éléments importants sur l'attitude de ses personnages.

Derrière la légèreté de ces vacances estivales, il y a le poids des non-dits, le passé qui ne s'efface pas complètement, la confusion des sens et des sentiments et des personnages qui en quelques lignes deviennent familiers au lecteur. Même s'il y a la mer et le sud de l'Italie, l'on en vient à penser à un huis-clos qui exacerbe certaines émotions. La fin est réussie, mais je ne veux pas en dire plus pour ne pas gâcher de futures lectures.

L'écriture est ciselée, épurée, réaliste quant aux allusions techniques de navigation, mais aussi poétique. Le lecteur attentif trouvera derrière cette économie de mots une teneur littéraire intéressante.
Un auteur qui pourrait rappeler d'autres écrivains des Editions de minuit.