Education anatomique
de Jean-Noël Schifano

critiqué par Pucksimberg, le 28 mai 2017
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Mise à nu : l''anatomie de Naples et des Hommes
Luca est journaliste pour la RAI, chaîne célèbre italienne, et rencontre Lorenzo un vieil ami enseignant à Tijuana, en plein voyage scolaire. La vue de la jeune Lucia le bouleverse. Commence alors une histoire d'amour entre Luca et Lucia, défiant les interdits et la morale. Il la dispense du voyage et passe du bon temps avec elle. Le lecteur ne peut s'empêcher de penser à "Lolita" de Nabokov. Le roman ne s'arrête pas à cette histoire d'amour. Il va bien plus loin : du Mexique à l'Italie, en passant aussi pas l'Afrique, Luca fait quelques rencontres significatives, comme Massimo ce taxidermiste ou ce lecteur d'Université ...

Le roman ne couvre pas que ce voyage scolaire. La trame recouvre plusieurs années et permet d'observer l'évolution des personnages pour le meilleur et pour le pire.

Jean-Noël Schifano ose tout. L'auteur a une imagination débordante et fait exploser toutes les frontières. Le roman porte très bien son nom. Les expériences sexuelles sont détaillées avec précision, sont crues et pleines d'effets de réel. Cette découverte de l’anatomie est complétée aussi par les séances de taxidermie. Le corps est central dans son roman et permet même des métaphores audacieuses comme celle de la description de la pizza Margherita où le blanc et le rouge renvoient à …

Jean-Noël Schifano est amoureux de Naples et le lecteur le ressent en découvrant ce roman. Il maîtrise l’histoire de cette ville, connaît l’âme de la ville et ses mythes. Ses descriptions possèdent une intensité telle que le lecteur peut s’imprégner de cette atmosphère si particulière. L’auteur allie les mythes et l’histoire. A Naples, tout semble dans l’excès. Nul n’est tiède. On y croise Ulysse et les Sirènes ainsi que la Camorra. C’est un monde démembré, en déliquescence qui est dépeint. La scène finale est très forte et à l’image de ce roman.

Le début du roman ne permet pas au lecteur d’entrer rapidement dans l’histoire. Passées les 30 premières pages, l’on est porté par le flux de l’auteur qui transfigure cette ville par une langue riche, poétique et crue.