Troubles de femmes : Nouvelles érotiques
de Monique Ayoun, Calixthe Beyala, Muriel Cerf, Régine Deforges, Françoise Rey

critiqué par Henri Cachia, le 1 juin 2017
(LILLE - 62 ans)


La note:  étoiles
Pas très bandant!...
Il est vrai que depuis la sortie (1996) de ce recueil de nouvelles érotiques, il y a eu le journal du hard ; alors forcément, ça prend un coup de vieux.

Douze femmes pour douze nouvelles.

-L'une des trois meilleures à mon goût est intitulée « La jalousie » de Muriel Cerf, qui débute ainsi :
 ... « Le seul moment où elle me donnait le temps de penser, c'était quand elle avait ma bite dans la bouche, la petite caverne rose-rouge de sa bouche que j'avais tant aimée et que j'aimais encore, maintenant même que cet amour était aux trois quarts fait de la matière massive de la jalousie, au point où il devenait un sentiment troublant, malaisé, qu'à chacune des fellations magistrales où elle me laissait le temps de penser, je me sentais plus proche de la haine... ».
Il se trouve que cette femme est pour son mari la reine des fellations, et petit à petit il s'imagine qu'elle pourrait prodiguer à d'autres avec sa bouche et sa langue, ce qui lui semblait auparavant réservé à lui seul. Au crépuscule de sa vie, il finira dans un épouvantable remords, pour des raisons que je ne voudrais pas déflorer...

-Dans « Le Garage » d'Astrid Schilling, Aline, jeune et jolie femme spontanée, extravertie et chaleureuse, arrive de son village à Reims, pour prendre son service chez un notaire : Octave Raguinet. Elle ne tarde pas à pénétrer dans la chambre d'Octave, et à se faufiler telle une anguille entre les draps tout contre lui. Octave lui donne alors des conseils pour faire jouir tous les hommes. « Le Garage » démarre de façon légère. Il y a bien le mot « queue » et le verbe « sucer », mais guère plus.
... « De bouche à oreille, on ne connaissait plus qu'une petite chanson à la rime suggestive : Aline aime les pines... ». Progressivement, le récit se transforme en thriller, laissant présager une fin des plus noires. C'est aussi la plus longue du recueil.

- « Soraya de l'exil à l'extase » de Monique Ayoun, beaucoup plus poétique, où tout tourne autour de trois sens : la vue, l'audition et la voix.... « La voix de l'homme coulait sur ses épaules et sur ses bras, miel délicieux qui dégoulinait sur son ventre, sur ses seins, tout le long de ses cuisses, jusqu'à lui glisser dans le ventre, dans les reins, avec une heureuse abondance... »

Dans l'ensemble, plutôt décevant. Forcément inégal comme souvent avec les recueils de nouvelles, a fortiori lorsqu'il y a plusieurs autrices.