Ground XO
de Hannelore Cayre

critiqué par Henri Cachia, le 8 mai 2017
(LILLE - 62 ans)


La note:  étoiles
Cognac jets
... « C'était la veille de Noël.
J'avais prêté serment un 24 décembre. Cela faisait exactement vingt ans.
Vingt années de barre que je venais de m'enquiller avec à chaque rentrée la même promesse : « Encore cinq ans et c'est fini, je raccroche la robe. »... »

Ainsi commence le troisième volet du triptyque de notre avocat pénaliste névrosé Christophe Leibowitz. Après « Commis d'office » et « Toiles de maîtres ».

Toujours aussi attachant, naviguant dans les milieux interlopes, du rap et de la drogue, le voilà au gré d'un hasard fantaisiste, héritier d'une marque de cognac. Cet alcool a une cote d'enfer aux Etats-Unis, dans le milieu hip-hop.

Afin de rompre son ennui qui frôle la mélancolie, voilà donc notre héros qui se met dans la tête de mettre cette boisson à la mode dans notre vieille France.

Il se trouve qu'il a dans sa clientèle un rappeur avec un sacré paquet d'honoraires impayés, après diverses condamnations, notamment pour trafic de cocaïne.

Pour solde de tout compte, il propose à ce dealer la mission de composer un rap, qui après enregistrement et diffusion d'un clip, aurait pour but de faire un tabac dans le show-business.

Ce dealer se révélera, en dehors de ses talents de compositeur, un homme très intelligent et d'une grande finesse, mais pas que... «... De plus, en bon dealer qu'il était, il ne se droguait pas, ne buvait pas et méprisait la dépendance sous toutes ses formes. Cette circonstance, aggravante en matière pénale, se révélerait salvatrice dans sa nouvelle vie, lui épargnant un destin mélodramatique... »

Maître Hannelore Cayre écrit comme un mec, où la gouaille, le langage des quartiers, l'argot, le luxe et l'élégance font bon ménage.