Le Fulgur T01 - Au fond du gouffre
de Christophe Bec (Scénario), Dejan Nenadov (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 29 juillet 2017
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Shallow submarine
En 1907, soutenu par un riche industriel, un scientifique vient de mettre au point un sous-marin révolutionnaire, le Fulgur. Le but : retrouver un trésor dans les cales d’un bateau échoué peu de temps avant dans une fosse sous-marine. Alors que le Fulgur vient d’entamer sa descente au fond de l’océan, un puissant séisme se produit. L’expédition va prendre alors une tournure défiant l’entendement…

Pour tout dire, l’histoire a un côté tellement désuet qu’il paraît difficile de croire que ce n’est pas un parti pris… on pense notamment à ces vieilles bandes dessinées d’aventures des années 50, d’une naïveté qui paraît presque amusante pour le lecteur de 2017. Le récit est balisé par la voix off de l’auteur d’un journal de bord dans un style factuel quelque peu compassé, mais qui correspond néanmoins parfaitement à l’époque où se situe l’action. Quant au Fulgur, le sous-marin dédié à l’expédition, il complète le contexte « dix-neuvième » de l’aventure avec son aspect très steampunk inspiré de l’univers de Jules Verne.

A défaut de fulgurances, Christophe Bec ne craint pas de livrer des extravagances scénaristiques – bien que justifiée par des explications pseudo-scientifiques - dans un cadre très académique, lesquelles peuvent parfois faire soit sourire, soit écarquiller les yeux de perplexité, soit les deux à la fois (la scène du requin pendu par la queue, celle-ci étant coincée dans les rochers…). Doit-on préciser que la psychologie des personnages est remisée au second plan, ceux-ci n’étant que les faire-valoir d’un récit pour le moins rocambolesque, où nos héros parviennent toujours comme par miracle à se sortir des plus mauvaises passes. Qui plus est, on ne verra aucune femme pour distraire notre escouade masculine de son objectif ! Clairement, on n’est pas dans « Alien »…

Pour ce qui est du dessin, Dejan Nenadov assure le job sans pour autant faire preuve d’un style très caractéristique, mais après tout ce n’est pas ce qu’on lui demande. Ici, il fallait juste du réalisme et le résultat reste professionnel. Le travail sur la couleur, dans des tons marron et bleuté, est soigné, ce qui contribue à s’immerger plus facilement dans cette aventure.

Malgré toutes les réserves énoncées plus haut, on peut néanmoins décider de ne pas se prendre la tête et considérer cette bande dessinée pour ce qu’elle est : du pur grand spectacle au charme suranné dont le seul but est distractif. Il faut noter par ailleurs la jolie couverture bénéficiant d’un tirage mat très plaisant.