La peau de César
de René Barjavel

critiqué par Voie Lactée, le 20 avril 2004
(Annecy - 62 ans)


La note:  étoiles
Beau coup de théâtre !
A Nîmes, on joue Jules César, de Shakespeare, et l’assassinat de l’arrivée au sénat va avoir lieu, l’acteur va y laisser sa peau.
Où, quand, comment ? Une lettre anonyme le dit : « Ce soir les conjurés tueront vraiment César ».
Un commissaire présent lors de la représentation assiste au crime et il mène l’enquête dans le milieu du théâtre pour trouver le coupable. Mais le théâtre n’est-il pas toujours qu’illusion, ne voit-on pas toujours que ce que l’on veut voir.

Il y a beaucoup de personnages de roman et de théâtre dans ce roman de Barjavel et ils posent des questions ambiguës.
L’acteur tué était-il un sale type ? Méritait-il la mort ? Bizarre façon de poser la question d’un assassinat surtout lorsque la réponse semble être oui.
Je dis semble car l’auteur a peut être eu une volonté provocatrice.

Il s’agit du seul roman policier de Barjavel, qu’il a écrit avec un style bien français (à la Simenon), avec beaucoup d’astuces et de logique.
Il trace un portrait du milieu du théâtre plutôt au vitriol mais également à la gloire des comédiens pour qui « seul le théâtre compte ».
Cela sert l’ambiance de l’histoire et du crime, mais cela doit plutôt être proche de la caricature. Aux comédiens de nous le dire.

Dans tous les cas, on passe un bon moment et c’est rapide : 3 jours dans le roman… et dans la réalité, si vous y consacrez 2 heures avant d’aller dormir chaque soir.
Cerise, comme il se doit, à la fin, il y a un beau coup de théâtre.
Devinerez-vous avant la fin ?
tout se paye 6 étoiles

Le vrai sujet de ce roman policier est le monde du théâtre.. l'auteur nous transmet très bien qu'au delà d'un métier, "le théâtre" est une identité, voire une possession. Le début est un peu ardu, les acteurs nommés par leur rôle (qui de plus, évolue dans le temps), il vaut mieux connaitre la pièce. Mais progressivement on est happé par l'ambiance très bien rendue. L'enquêteur trouve la solution de manière un peu tirée par les cheveux mais pourquoi pas?
Par contre la présence incongrue et envahissante de son propre père n'est pas une bonne idée

Eoliah - - 73 ans - 7 octobre 2024


Tu quoque, mi fili… 7 étoiles

À Nîmes, le commissaire Mary reçoit une lettre anonyme des plus étranges : « Ce soir, les conjurés tueront vraiment César ». Le papier sur lequel les lettres découpées dans un journal ont été collées provient de l’hôtel Imperator, endroit où séjourne une troupe de comédiens professionnels venus interpréter la pièce de Shakespeare « Jules César » dans le cadre d’un festival. Le metteur en scène appelé Bienvenu a reçu le même message. Mary demande à Bienvenu de garder le secret vis-à-vis de la troupe et surtout de Faucon qui joue le rôle de César, histoire de ne pas le déstabiliser. Il exige que deux de ses flics, habillés en soldats romains, montent sur la grande scène des arènes, pour être en mesure d’intervenir facilement et efficacement si la menace n’est ni un simple coup de bluff ni une plaisanterie de mauvais goût…
« La peau de César » est un roman policier de facture assez peu classique avec cette histoire de meurtre prévu pour se dérouler en pleine représentation théâtrale et devant des centaines de spectateurs. Plutôt spécialisé dans la science-fiction, l’anticipation et le fantastique, Barjavel s’y essaie à ce genre assez peu familier pour lui. Le résultat est loin d’être inintéressant. La description qu’il nous livre de la vie quotidienne d’une troupe de comédiens en tournée avec ses intrigues, ses mesquineries et autres rivalités est pleine de vérité. L’auteur ne prend pas la peine d’égarer le lecteur sur plusieurs fausses pistes comme le faisait Agatha Christie et comme le pratiquent toujours des centaines d’autres auteurs. Il laisse le lecteur complètement dans le noir et ne révèle le nom de l’assassin qu’à la toute fin. Cette histoire assez sombre, mais ne tombant pas non plus dans le style « thriller », permet à l’auteur d’aborder certains côtés sombres du mouvement de libération sexuelle des années 60/70 (orgies, pédophilie, drogues et prostitution des actrices pour obtenir un rôle). Un bon polar qui se lit facilement sans être le meilleur titre de Barjavel.

CC.RIDER - - 66 ans - 28 août 2022


The show must go on 8 étoiles

Barjavel nous présente dans ce roman un assassinat pas comme les autres, sur une pièce de théâtre devant 25 000 personnes.
Bon il est vrai qu'au niveau de l'enquête policière et du coupable, il n'est pas difficile à trouver (milieu du bouquin pour moi) et l'intrigue est assez faible.
Cependant, ce n'est pas un polar qu'a voulu nous distiller Barjavel, mais bien le monde du théâtre. Pour ma part, j'ai trouvé ce roman très facile à lire, je l'ai fini en un jour et je me suis régalé... Barjavel, après l'enchanteur, me surprend encore une fois, et j'adore ça!!

Adrien34 - - 34 ans - 15 juin 2009


Du changement 10 étoiles

Je suis restée époustouflée par ce roman policier de Barjavel. Je me suis laissée emporter par l'énigme et j'en ai même oublié que c'était Barjavel qui avait écrit ça!! ce n'est qu'en refermant le livre que j'ai lu son nom et que je me suis dit "j'avais complètement oublié l'auteur, ça ne lui ressemble pas, mais c'est aussi réussi que les autres livres!"

Clairesrc - - 39 ans - 7 septembre 2005