Rhialto le Merveilleux
de Jack Vance

critiqué par Fanou03, le 20 mars 2017
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
L'univers dépaysant de Jack Vance
Rialtho est l’un des nombreux magiciens qui vit tranquillement dans un monde qui se meurt. À l'occasion de plusieurs évènements, il va enquêter, en compagnie de son compère Ildefonse, pour mettre la main sur les pierres ioun (des pierres précieuses flottantes auxquelles sont liées leurs pouvoirs), pour retrouver le perciplex (le parchemin régissant les règles de leur confrérie) ou bien encore mettre hors d’état de nuire une créature - la Murhe - qui a décidé de transformer Rialtho et ses compères sorciers... en sorcières !

En trois récits de tailles inégales, Jack Vance parvient à esquisser un univers coloré et gouleyant, à mi-chemin entre la Fantasy et la Science-fiction. Le rythme de Rialtho le merveilleux certes se traîne parfois un peu en longueur, mais le décor est absolument dépaysant, les histoires souvent farfelues, tandis que les portraits de Rhialto et de ses inénarrables camarades magiciens vaut le détour. La particularité de ce recueil est en effet le grand nombre de figures qui peu ou prou s’y bousculent, à l'image du début du premier chapitre du recueil.

Ces personnages sont formidables dans leur humanité et détonnent par rapport aux héros traditionnels: ils portent avec eux les petits défauts et les grands travers que l'on peut rencontrer chez tout un chacun avec une joyeuse gouaille qui fait tout le sel de ces trois nouvelles. Rialtho lui-même n’échappe pas, en tout premier lieu d’ailleurs, à une pratique assidue de la mauvaise foi et à une suffisance caractérisée. Comme des gamins à l'école on les verra donc, ces grands magiciens, se quereller, se chamailler, ou bien encore se donner des leçons de morale à qui mieux-mieux, alors que pas un n’est là pour rattraper l'autre !

En cela on est plus proche, avec Rialtho le merveilleux, d’un Cugel l'astucieux (qui a l’air de faire d’ailleurs partie du même cycle semble-t-il) qui dépeignait aussi un anti-héros bardé de défaut mais attachant, que du cycle de Tschaï (qui correspond à ma première découverte de Jack Vance, et que j'affectionne aussi beaucoup). Rialtho m’a donné l’eau à la bouche et je reviendrai je pense, un jour prochain, à la lecture d’autres œuvres de cet étonnant Jack Vance, auquel je trouve décidément un style et une personnalité très affirmée.