Mise en pièces
de Nina Léger

critiqué par Pucksimberg, le 19 mars 2017
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Des pénis, des pénis et des pénis
Jeanne rencontre des hommes, couche avec eux et est fasciné par les pénis, un peu comme une plasticienne. Elle construit au fur et à mesure de ces rencontres éphémères un musée du phallus. Elle court aussi les sex-shops et collectionne des pénis de formes et matériaux variés. Elle regarde aussi des vidéos pornographiques. A ces hommes, elle ne donne ni son nom ni son prénom, s'invente une vie et préfère même le silence. De la même manière elle préfère savoir le moins de choses sur eux. La seule chose qui l'intéresse est d'observer de manière quasi-scientifique des sexes.

Le lecteur sait peu de choses du personnage principal de son roman. Parfois même des hypothèses sont émises par le narrateur. Seule sa fascination pour les pénis permet d'évoquer cette femme. En même temps cela n'autorise pas le lecteur à construire un portrait psychologique précis de ce personnage. Le narrateur s'interroge lui-même et chacun pourrait utiliser les mots qu'il préfère pour la définir, du plus vulgaire au plus scientifique. Cette fascination esthétique pour les pénis donne l'occasion à NIna Leger de décrire des sexes. Oui, oui, on pourrait penser à la célèbre chanson de Pierre Perret à ce sujet, mais le roman est bien différent.

Certains lecteurs y ont vu un caractère sulfureux. Pour ma part, pas du tout. On a lu et vu bien pire. L'ennui s'est très vite imposé pour ma part. Le sujet invite à la répétition des rencontres, des descriptions de pénis, c'est normal. Mais l'ennui a prédominé tout de même. Les chapitres ne sont pas longs. Parfois l'extrême réalisme des descriptions ( voyages en métro ) m'a lassé. Je n'ai pas été emballé par le style de Nina Leger. Le rythme est parfois saccadé, il ne m'a pas convaincu.

Sans doute ce texte est audacieux, mais ne témoigne pas de qualités littéraires à mes yeux.