Le musée impossible : La collection des oeuvres d'art qu'on ne peut plus voir
de Céline Delavaux

critiqué par Septularisen, le 9 mars 2017
( - - ans)


La note:  étoiles
UNE FACE CACHÉE DE L’ART
Céline DELAVAUX (*1972), est Docteur en littérature et spécialisé dans l’art brut. Elle a notamment écrit de nombreux livres de vulgarisation sur la peinture destinée aux enfants. Dans «Le musée impossible » elle part d’un simple postulat. Si nos musées sont remplis de chefs d’œuvre de tous temps, de toute nature et de tous lieux, certaines œuvres, parfois très connues, ont «mystérieusement disparu » ! C’est cette «face cachée de l’art» que l’auteur entend ici nous dévoiler.

Classés dans plusieurs «départements imaginaires»,- disparus, transformés, détruits, cachés et volés -, Mme. DELAVAUX nous raconte le sort singulier de 40 chefs d’œuvre que malheureusement nous ne pourrons plus jamais… Voir ! Chaque œuvre est présentée sur quatre pages en papier glacé, dont deux sont la reproduction (le plus souvent en couleur) de l’œuvre, et les deux autres nous proposent l’histoire de l’œuvre, sa création, sa destinée, ce qui lui est arrivé, et pourquoi nous en sommes définitivement privés.

Il m’est bien sûr impossible de vous parler en détail des 40 chefs d’œuvre présentés dans le livre, aussi me bornerai-je à vous présenter l’une ou l’autre œuvre pour chaque « département imaginaire ».

«Disparues»: Nous présente des œuvres définitivement disparues. P. ex. : « Surrounded islands » (1983) de l’artiste américain Javacheff CHRISTO (*1935 et déjà présenté ici : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/19813), qui consistait en l’enveloppage de 11 îles de la baie de Biscayne à Miami à l’aide de 60 hectares de polypropylène rose fuchsia pour en faire de gigantesques fleurs… Une fois l’œuvre démontée… Il ne reste que les photos…

«Transformées» : Nous présente des œuvres qui ne nous sont pas parvenues dans leur aspect d’origine. Ici p. ex. «The Sphere» de l’artiste Fritz KOENIG (1924-2017). Sculpture de forme sphérique de vingt tonnes d’acier et de bronze, à l’origine située entre les deux tours du World Trade Center. Retrouvée cabossée sous les décombres, après les attentats du 11 septembre 2001, elle est aujourd’hui déplacée à Battery Park (extrême sud de Manhattan) et avec ses stigmates, et tient lieu de mémorial pour les victimes de l’attentat.

«Détruites» : Bien plus que le feu, ou les inondations, c’est souvent l’homme lui-même qui est le plus grand danger pour des œuvres qu’il a pourtant créées. L’exemple typique est ici les fameux «Bouddhas de Bâmiyân », les deux grandes statues âgées de plus de 1.500 ans et détruites à coup de canon par les talibans en février 2001, qui les trouvaient bien trop provocantes pour leur régime.

«Cachées» : Citons juste les «Peintures de Lascaux», découvertes en 1940 dans la grotte qui porte son nom. Celle-ci a définitivement été fermée au public en 1963 pour la préserver. Aujourd’hui seules les reproductions restent visibles…

Et enfin «Volées» : Le vol et le trafic d’œuvres d’art sont aujourd’hui un phénomène international, motivé par l’appât du gain. L’auteur nous parle ici d’une œuvre de l’artiste américain Jackson POLLOCK (1912-1956), «Winter in Springs » (1949) volé en novembre 2005 au musée Everhart de Scanton. Comble de l’histoire, le tableau n’appartenait pas au musée, mais avait été mis en dépôt par son propriétaire, un artiste de Scanton, qui souhaitait le montrer au grand public et lui procurer une plus grande sécurité…

Un livre unique, qui vous fait voyager à travers les siècles de création artistique, et réapparaître des œuvres toujours introuvables à ce jour…