La vengeance des mères
de Jim Fergus

critiqué par Psychééé, le 14 mai 2017
( - 36 ans)


La note:  étoiles
Digne suite
Voici la digne suite de 1000 femmes blanches. J’ai aimé retrouver les Cheyennes et leurs traditions. Il est vrai que tout n’est pas réaliste dans cette histoire entre les hommes-médecines, les symboles de la nature ou les chants pour remercier les dieux et que nous n’y sommes pas habitués dans notre monde hyper rationnel. Mais n'est-ce pas une des raisons pour lesquelles on lit, s'évader et faire travailler notre imagination ?
Si la plupart des protagonistes sont différents du premier tome en raison de la bataille finale qui s’achève de manière tragique, on retrouve toujours des portraits de femme grandioses à l’instar de Molly que la vie n’a pas épargnée, les deux sœurs rouquines qui ont du caractère, Lulu la Française, Dirtie Gertie, le détestable Jules Seminole ou le séduisant Hawk parmi les plus illustres … Le programme FBI, qui n’aurait pas dû exister suite au fiasco du premier, a fait bien des ravages dans le village de Little Wolf et fait naître une vengeance dans le cœur des indiens ainsi que des femmes blanches qui vivaient à leurs côtés. Une fois de plus, l’auteur nous montre ce dont l’homme blanc est capable, en particulier l’armée américaine, alors que l’indien souhaite simplement survivre sur son territoire. A travers les carnets de Margaret Kelly et de Molly McGill, la "nouvelle" May Dodd en quelque sorte, le récit reprend là où il s’était arrêté, alors que la plupart des indiens ont accepté de se rendre dans les réserves.
Certains prétendent que c’est un copier-coller du premier volume ; je ne suis pas d’accord. Il y a forcément des similitudes générées par les coutumes des Indiens ou le format du récit à travers des journaux intimes. Quant à la richesse de l’histoire, ne serait-ce que pour les idées défendues par les indiens pour se défendre ou le vibrant hommage rendu à ce peuple et aux femmes, celle-ci vaut la peine d’être lue sans paraître rébarbative.
Une histoire méconnue 8 étoiles

Un récit narré par un écrivain au réel talent de narrateur et connaissant parfaitement le milieu et l'histoire dans lesquels se déroule ce récit.
Les personnages fictifs sont chacun une sorte d'icône permettant de pointer plus précisément tel ou tel point probablement communs à nombre de personnages historiques qui les ont inspirés.
Ces femmes peuvent paraître un peu trop parfaites dans cette situation douloureuse mais c'est ce qui fait aussi des héroïnes dans un roman.
Une fois ces points posés, on entre dans un récit dense, sachant immerger le lecteur dans cette époque et cette situation. Les détails sont présents en abondance pour favoriser cette immersion mais ils ne noient pas le lecteur.
Toute la situation dramatique de ces personnes et des peuples indiens qui les ont accueillies sont évoquées sans complaisance dans le sordide mais avec réalité et malgré tout une certaine pudeur.
Les décisions et attitudes gouvernementales sont exposées dans tout leur cynisme.
Un très bon roman sur une histoire méconnue avec en toile de fond l'évocation des traitrises gouvernementales mais cela, par contre, n'est pas une histoire méconnue.

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 29 janvier 2022


Suite réussie 9 étoiles

Ce deuxième tome est presqu’aussi bien que le premier. Le lecteur retrouve des caractères auxquels il s’était attaché, même si plusieurs sont mortes dans la bataille. La plupart ont perdu leur mari et leurs enfants. Et de nouvelles recrues viennent se rajouter, dont Molly McGill qui n'est pas insensible au charme du guerrier Hawk.
Ce sont de longues chevauchées pour échapper aux ennemis, retrouver la tribu. Et après plusieurs mois et la cérémonie de mariage, c’est l’inévitable bataille de Rosebud Creek à laquelle certaines femmes se sont préparées…
Malgré tout, l’histoire est empreinte de tristesse puisqu’on connait bien la fin de l’Histoire.
Jim Fergus aborde le thème de la vengeance, démontrant bien qu’elle n’apaise pas les cœurs. Cependant, la violence gratuite des blancs ne peut que nous laisser songeurs….

Pascale Ew. - - 56 ans - 16 août 2020