Les nourritures terrestres
de André Gide

critiqué par Mœlibée, le 17 avril 2004
(Paris - 40 ans)


La note:  étoiles
Le Livre
Une bible pour ceux qui n'en veulent pas ; un manuel pour ceux qui fuient les prescriptions ; l'injonction de n'en écouter aucune : les Nourritures exhortent à la jouissance des produits de la Terre, à l'orgueil de vivre, celui d'être un homme, dont seules les Noces de Camus sauront parler plus tard avec le même enthousiasme, que Gide lui aura du reste inspiré. Dans une prose pleine de poésie, maniant avec ironie les tons sentencieux et prophétique des écritures bibliques, imitant leur forme imagée, et avec ce style classique voire désuet qui lui est propre, Gide nous expose son credo : "Assumer le plus possible d'humanité."
Ne m'a pas vraiment parlé 4 étoiles

« Heureux, pensais-je, qui ne s'attache à rien sur la terre et promène une éternelle ferveur à travers les constantes mobilités. Je haïssais les foyers, les familles, tous lieux où l'homme pense trouver un repos; et les affections continues, et les fidélités amoureuses, et les attachements aux idées - tout ce qui compromet la justice; je disais que chaque nouveauté doit nous trouver toujours tout entiers disponibles. »

Texte parsemé des pensées de l’auteur, sa vision de sa vie, c’est-à-dire combattre l’aliénation, d’être actif et non passif, vivre l’instant présent, l’expérience avant la connaissance, être attentif aux bienfaits et richesses de la terre, sentir Dieu dans toutes choses, etc.

Je peux comprendre en général, mais il a une personnalité tabula rasa qui ne colle vraiment pas à la mienne. Ses pensées, ses sensations, je les ai trouvé très loin de moi, des soucis de ma vie, de la personne que je suis. Il y a des passages qui m’ont parlé, mais la plupart du temps pas du tout.

Je l’ai trouvé quelques fois contradictoires dans sa façon de dire qu’il ne veut éduquer personne et qu’il aime ce qui est différent de lui. J’en doute à sa façon de juger les gens et je ne peux m’empêcher de penser qu’il prêche pour ses principes tout le long du livre. Sinon *dit sur un ton badin*, d’un côté, j’ai lu son livre et rejeté ses idées, alors quelque part je considère que j’ai fait un peu ce qu’il a demandé...

Reste que c’est un homme complexe et un livre complexe, je peux comprendre son importance et apprécier le style, ici assez original. Si le livre a été libérateur pour son auteur et d’autres lecteurs, tant mieux, mais ce n’est pas mon cas. J’ai eu assez hâte de finir le livre, j’ai trouvé ça long et qu’il se répétait souvent... Enfin, je suis persuadée que plusieurs y trouveront pour leur compte, ça semble être le livre de chevet de plusieurs personnes, alors le mieux est de vous faire une idée par vous-même, comme dans tout.

Oh, et j’ai préféré ce livre à sa suite, Les nouvelles nourritures. Parce que LÀ, j’en ai vomi de l’amour et de l’instant présent !

Nance - - - ans - 5 juillet 2011