Tam-Tam
de Pierre Gariepy

critiqué par Libris québécis, le 23 février 2017
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
La Fibrose kystique
Avec ce roman, Pierre Gariépy s'attaque à la maladie, en l'occurrence la fibrose kystique. Valérie en est atteinte. Son père fait du mieux qu'il peut pour soulager son mal. Il joue du tam-tam dans son dos, d'où le titre, afin de l'aider à respirer. Ce tandem ne peut compter sur la mère qui a quitté le cocon familial depuis belle lurette. Cette relation soignant-soignée resserre indéfectiblement deux êtres qui, autrement, auraient vécu de manière moins obligeante. Heureusement, une greffe de poumons pointe à l'horizon.

En attendant le donneur compatible, le père, un policier, raconte à sa fille des histoires dont elle raffole, en particulier celle de petit Pierre, un ami d'enfance de son géniteur. En peu de temps, le miracle se produit. Valérie devient une greffée des poumons et d'un cœur par surcroît. Mais la vie, c'est la vie. Sa maladie l'emporte plutôt rapidement. Désespoir du père qui tente de se suicider. Du haut des cieux, sa fille l'observe en souhaitant ardemment qu'il s'en sorte. Effectivement, une psychothérapeute haïtienne se dresse sur le chemin pour lui offrir son amour. Ce n'est pas exactement ce que Valérie avait désiré pour son père. En recourant au vaudou, elle espère revenir sur terre pour le raisonner.

Cette trame fait ressortir la magie de la force affective. Elle peut guérir tous les maux en accompagnant même les endeuillés privés de la source qui les faisait vivre. En somme, Pierre Gariépy raconte cette fable pour guérir les handicapés du corps et de l'esprit. Son discours s'adresse au public restreint des littéraires. Ceux qui vivent dans l'atmosphère éthérée de l'imaginaire exalté seront comblés. Mais tout de même, l'auteur a traité un sujet très humain sans piétiner dans les ornières improductives de la sentimentalité. Bref, cette œuvre tambourine un hymne à l'amitié et à l'amour.