Les garçons d'en face
de Michèle Gazier

critiqué par Nirvana, le 13 avril 2004
(Bruxelles - 51 ans)


La note:  étoiles
mystère de vacances
Il a fallu trente ans pour qu'Elise, la narratrice, se décide à raconter l'été de ses vingt ans.
Toutes ces années, elle a été hantée par un événement, survenu lors de son séjour dans une station thermale, où elle rejoint ses parents en vacances.

Elle s'attend à passer dix jours paisibles, presque mornes, rythmés par les horaires de cure de sa mère, accablée par une maladie de peau, quand elle fait la connaissance de Lola, petite voisine de sept ans. Elise découvre alors le climat mystérieux qui entoure l'enfant. On parle de ses deux frères, cloîtrés dans la maison d'en face, dissimulés aux regards, monstrueux dit-on...
Désoeuvrée, elle se prend d'affection pour la petite, et accepte de s'en occuper quelques heures chaque jour. Elle réalise la vie solitaire de Lola, son isolement, le refus qu'elle a d'évoquer sa vie familiale.
Avec l'aide de Paul, un jeune curiste, elle va alors tenter de percer le mystère de la maison d'en face.

J'ai trouvé intéressant le recul que prend le personnage pour nous conter son histoire, conscient du temps qui a estompé ou déformé certains de ses souvenirs.
Son analyse de l'acte même de se raconter après tant d'années écoulées nous fait prendre conscience de l'importance de cet été dans la vie de la narratrice.

A part quelques effets de style que je trouve ici inutiles, j'ai passé un bon moment. L'auteur nous fait vivre cette langueur qu'on connaît les jours de canicule, l'indolence causée par l'ennui de ne savoir que faire.
Et pour ceux qui aiment le suspense, le mystère ne nous est dévoilé que dans les dernières lignes du récit!