Le destin de l'Occident
de Jacques Attali, Pierre-Henri Salfati

critiqué par Colen8, le 16 janvier 2017
( - 83 ans)


La note:  étoiles
L’Occident sorti de la cuisse de Jupiter…
Au commencement, vers le XIIIe siècle avant notre ère, le judaïsme régi par une foi monothéiste est porté par les hébreux revenus s’établir au pays de Canaan après leur sortie d’Egypte sous la conduite de Moïse. A proximité sur la côte ionienne d’Asie mineure vivent des penseurs hellènes conquérants guidés par la raison. Au fil des siècles a pu se construire une sorte de parallèle entre leurs récits fondateurs, révélé dans la Genèse pour les juifs, grand mythe légué par Homère pour les grecs. Les deux peuples se distinguent de ceux qui les entourent favorisant semble-t-il des échanges en dépit de divergences de pensée majeures, notamment sur l’écoulement du temps linéaire (un début et une fin) pour les premiers, cyclique donc immuable pour les seconds. Leur dialogue aurait fait émerger les notions d’unité, d’universalité, d’altruisme, de liberté de penser, de compatibilité entre foi et connaissance. Après un détour romain leurs idées auraient fécondé deux religions prosélytes se voulant universelles, le christianisme suivi quelques siècles plus tard de l’islam, et créé ainsi un héritage de l’Occident pétri de culture judéo-gréco-romaine. L’hégémonie de l’Eglise catholique dans l’Empire scindé en deux après l’effondrement de Rome s’est manifestée par la priorité donnée à la seule vérité spirituelle de la foi chrétienne. Œuvrant comme un éteignoir elle a comme endormi le monde temporel, son savoir, ses connaissances et fait passer aux oubliettes l’emprunt européen au judaïsme. Les peuples européens émancipés à partir de la Renaissance, ont disséminé par « la force des armes et des idées » leur civilisation, le marché, la démocratie aux autres continents. Qu’il soit embarqué dans une spirale de progrès autour de valeurs positives ou promis à une destruction suicidaire en quelques générations seulement, l’Occident se trouve donc face à son destin.
Voici en quelques lignes une thèse appuyée plus souvent sur des hypothèses que sur des preuves. La partie historique aurait gagné en clarté à être complétée d’une chronologie synoptique.