36 15 Alexia
de Frédéric Boilet

critiqué par B1p, le 9 avril 2004
( - 51 ans)


La note:  étoiles
le désir et sa satisfaction
"3615 Alexia" a déjà quelques années. Publié en 1989, il ressort en 2004 augmenté de quelques planches.

Marcello a un péché mignon : converser avec des femmes par minitel, et plus si affinités. A ce jeu, il fait la connaissance d'Alexia, mannequin supposée. Et de ce contact naît le désir partagé d'un jour, peut-être, se rencontrer. C'est quasiment tout ce qui compose la trame de cet album. Avec bien sûr la rencontre qui a lieu après quelques tâtonnements.

Au jeu du désir et de la séduction, "3615 Alexia" creuse un sillon pas si souvent exploré que ce soit en bédé ou en littérature. Généralement, les histoires d'amour et de sexe sont camouflées sous un glacis très pompeux, des alibis bobos, du sentimentalisme à la mode mais un peu risible, des questionnements existentiels mais qui empêchent, finalement, d'exister. Des ingrédients qu'on ne retrouvent pas dans 3615 Alexia. Ici, les pulsions du désir sont traitées d'une manière très décomplexées, sans culpabilité exagérée (du moins du côté de l'homme), juste le désir de se rencontrer, de partager un instant intense et puis, bien sûr, s'en aller.
Et ça fait énormément de bien. Le lecteur érotomane s'y retrouvera. Il n'y verra aucune vulgarité malgré les scènes de sexe explicites.

"3615 Alexia" est une histoire simple, mais intense, une idylle que la morale réprouverait mais doit-on toujours s'encombrer de morale ? "Non" répond clairement Frédéric Boilet.

"3615 Alexia" est une histoire qui fait du bien, tout simplement. Qu'elle se passe via le minitel plutôt que via internet n'y changera rien. Le lecteur arrivera toujours bien à s'y retrouver et à se mettre à rêver quelques rêves moites devant son ordinateur...