Eh bien dansons maintenant !
de Karine Lambert

critiqué par Nathavh, le 7 janvier 2017
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Un livre feel good tout en douceur
Une LC feel good pour terminer l'année. Oh que ce livre fait du bien...
Le début est triste pourtant. Marguerite Delorme a 78 ans, elle perd son mari, notaire de la bourgade de Maison-Laffite. Toute sa vie a été dictée par lui, une vie austère où seul Chopin pouvait s'inviter. Au début de leur mariage, son mari avait décrété qu'elle porterait robe et chignon, qu'il était plus judicieux qu'ils se vouvoient. Une vie rangée, tristounette. Marguerite est un peu perdue lorsqu'elle se retrouve seule dans sa grande maison bourgeoise. Elle apprend à apprivoiser sa liberté.. Il y a bien son fils Frédéric mais il est tellement comme son père et ne comprend pas que Marguerite reprenne les rênes de sa vie.

Cela fait sept mois que son mari est décédé, le docteur Dubois envoie Marguerite en cure à Bagnères de Bigarre.

Marcel Guedj de son côté a passé une vie heureuse avec son premier amour, Nora. Ils venaient d'Algérie et ne savaient rien faire l'un sans l'autre. Nora meurt tragiquement, c'était il y a un an. Marcel perd goût à la vie. Sa fille unique Manou lui offre une cure à Bagnères de Bigarre. Il s'y rend avec des pieds de plomb en ronchonnant.

Et puis on devine qu'ils se rencontreront....

Un thème encore un peu tabou est abordé ici, l'amour au crépuscule de la vie.

Avec beaucoup de délicatesse et de pudeur Marcel et Marguerite vont se rapprocher. L'amour peut-il encore commencer si tard ?

Un livre feel good, une plume fluide, tout en douceur, tout en tendresse qui m'a touché. Une très belle histoire que je vous conseille vivement.

Je sens que je vais sortir de ma PAL "L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes", le premier roman de Karine Lambert. Merci Julie pour cette belle LC.

Ma note : un petit coup de coeur 9.5/10

L'avis de Julie est ici


Les jolies phrases

Le jeune garçon voyait son père pleurer pour la première fois. Les hommes redeviennent des enfants quand ils quittent leur patrie.

Le bonheur est plus bruyant quand il est partagé.

Tant qu'il a mal , elle est là.

Seul, il végète. Il a besoin d'être deux, c'est l'autre qui l'enracine.

Un homme, venu d'un ailleurs mystérieux, l'emmène dans un endroit connu de lui seul et trouve ça grisant. Elle a l'impression de manger une friandise en cachette.

L'impossible choix entre mourir et vieillir. Les solitudes se croisent mais ne s'apaisent pas. Passer de l'enfance à l'âge adulte, c'est perdre une à une ses illusions. De l'âge adulte à la vieillesse, ce sont d'autres renoncements. Parfois la tête se dégrade plus vite que le corps. Parfois, c'est le contraire.

Il l'enlace avec la même délicatesse qu'une orchidée, dessine des courbes autour des angles, invente des caresses. Ruban par ruban, il délace le corset invisible qu'elle a porté pendant toutes ces années. Il la respire.