Ice Age chronicle of the earth, tome 1
de Jirō Taniguchi

critiqué par Vince92, le 24 novembre 2020
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
Incursion dans la science-fiction
Loin de ses thèmes de prédilection, Jiro Taniguchi livre ici un récit de science-fiction qui dénote largement dans l'oeuvre du célèbre mangaka: loin de Quartiers lointains, du Promeneur, de Journal de mon père ce diptyque est très intéressant à ce titre. Comment Taniguchi a su s'adapter à ce genre exigeant? Comment son style a su s'adapter à un scénario ambitieux et original?
Dans un futur lointain, la Terre connait un âge glaciaire très contraignant et la plupart de l'humanité est regroupée autour de l'équateur. Cependant, des installations sont installées sur toute la surface de la Terre. Ainsi de Tarpa, une station minière situé à plusieurs kilomètres sous la surface de la Terre.
Les ennuis s'accumulent bientôt et Takiru, le fils du Directeur de la Régie, l'organisation qui exploite le site de Tarpa devient subitement le chef de la station. Cependant, la révolte gronde au sein de l'équipage et plusieurs de ses membres choisissent de remonter à la surface et rejoindre Abyss, la capitale (de quoi? un nouveau pays? je n'ai pas compris l'organisation politique du monde imaginé ici par l'auteur…). Takeru et plusieurs autres membres de l'équipage doivent bientôt partir à leur secours….
Ce premier tome est intéressant, j'ai bien aimé le monde imaginé par Taniguchi: cette base isolée, bâtie dans les entrailles de la terre, accessible uniquement par un immense trou et soumise aux aléas du ravitaillement extérieur est un élément bien trouvé. Les personnages, notamment celui de Takéru sont moins convaincants, ils semblent déjà vus: le mauvais garçon qui soudainement doit prendre la mesure de ses responsabilités, un mentor sage et bien intentionné qui rend l'âme, le vieux fou, les alcooliques travailleurs,..
Le scenario en lui-même est peut-être trop ambitieux, il y a beaucoup d'éléments dans ce tome, certains sont accessoires et auraient pu être escamotés au profits d'autres plus intéressants: on se fiche de l'histoire personnelle de Takeru, mais on aurait aimé en savoir plus sur ces mystérieux pirates qui s'en prennent au ravitaillement de la base par exemple.
La forme, notamment les dessins sont très beaux, très bien exécutés: le maître Taniguchi parle d'or ici.
L'organisation "à la manga" a un peu gêné ma lecture, je ne lis pas assez de bd japonaise pour m'habituer j'imagine.
Au final, un bon tome dont on espère qu'il sera avantageusement complété par le second avec des explications sur certains des éléments qui demeurent dans l'ombre de ce récit