Le cercle sacré - Mémoires d'un homme-médecine sioux
de Richard Erdoes, Archie Fire Lame Deer

critiqué par Folfaerie, le 1 avril 2004
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Et Bison Blanc veillait sur les Sioux...
Archie est né en 1935 sur la réserve de Rosebud, à la limite des Badlands. Suivant la tradition sioux, il est élevé par son grand-père, Henry Quick Bear, jusqu'à la mort de celui-ci. Son enfance fut donc très heureuse, malgré leur pauvreté. Envoyé chez son oncle à l'âge de 11 ans, il doit fréquenter la pension catholique de Saint-François où les prêtres s'efforçaient de "tuer l'indien" chez les enfants par toutes sortes de procédés indignes. Inutile de dire que ces quelques années de pensionnat ont définitivement dégoûté Archie du christianisme.

Jeune homme, il se cherche un peu, fait plusieurs métiers, boit, se bagarre, passe du temps en prison, et par désoeuvrement, s'engage dans l'armée. La guerre de Corée le marque au point qu'il se refuse à en parler dans ce livre. Rendu à la vie civile, il devient cascadeur de cinéma pour une longue période où il renoue des relations avec son père, le célèbre Tahca Ushte, homme-médecine. Archie devient alors conseiller spirituel dans les prisons et finit son apprentissage d'homme-médecine, don qu'il a hérité de son père et de son grand-père.
Aux années d'errance succèdent les années de sagesse.

Dans la seconde moitié du livre, il traite mais de façon sommaire des rites et cérémonies sacrés (d'une richesse incroyable) pour les Sioux. La spriritualité lakota ne cesse de me fasciner, la communion de ce peuple avec la terre et les autres créatures n'étant pas le moindre de ses attraits.
Ses réflexions sur la spiritualité, sur les autres religions sont toujours intéressantes et témoignent d'une grande ouverture d'esprit et d'une grande tolérance. S'il n'a guère apprécié sa rencontre avec le pape, il s'est senti très proche au contraire du Dalaï-Lama. De même que les questions qu'il se pose sur le sens de nos vies, sont justes et cohérentes, Archie Fire Lame Deer a également le mérite de pointer du doigt le travers de nos civilisations occidentales ainsi que la perte de la spiritualité chez les peuples indigènes. A ce titre, pour Archie, seule la foi dans les vieilles croyances permettra aux peuples de retrouver leur identité.

Un récit très enrichissant, indispensable pour connaître un peu la dimension de la spiritualité sioux aujourd'hui, et surtout une bien belle rencontre avec un homme attachant.