Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés
de Arto Paasilinna

critiqué par Septularisen, le 29 octobre 2016
( - - ans)


La note:  étoiles
Tintin au pays des Soviets
Le philologue Viljo Surunen et la maîtresse de musique Anneli Immonen sont Finlandais et vivent à Helsinki. Tous les deux sont membres de la section locale d’Amnesty International, ils se sont d’ailleurs rencontrés à une réunion de cette association. Ensemble ils parrainent Ramón López, prisonnier politique au Macabraguay un petit état d’Amérique du Sud comptant 3,7 millions d’habitants, frontalier du Honduras.

Toutes les semaines ils écrivent des lettres et envolent des pétitions au féroce dictateur du Macabraguay : monsieur le président Ernesto Pelegrini, dans lesquelles ils lui demandent de libérer les prisonniers politiques de son pays. Mais toutes leurs démarches ne servent à rien et n’aboutissent jamais. La dictature d’extrême-droite, soutenue par les États-Unis d’Amérique, reste inflexible…

Surunen décide alors de se rendre au Macabraguay lors de ses prochaines vacances. Il veut essayer de rencontrer son filleul, professeur d’université comme lui, emprisonné sans accusation, sans aucune preuve et sans procès depuis plus de six ans, avec l’accusation d’avoir fomenté une révolte gauchiste.

Une idée insensée vient alors à Surunen, libérer le prisonnier des geôles du Macabraguay…

« Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés » date de 1986, il se situe chronologiquement entre « Le fils du dieu de l'orage » (1984) et « La douce empoisonneuse » (1988). (Tous les deux déjà critiqués sur CL). Trente ans plus tard il apparaît, malheureusement, comme complètement dépassé par l’histoire. Les dictatures d’extrême droite ayant complètement disparu d’Amérique du Sud et celles communistes presque disparu d’Europe. Si comme d’habitude avec le Finlandais, la lecture au second degré est toujours nécessaire, - sinon l’histoire en elle-même est « capillotractée » et devient absolument incroyable -, dans ce livre-ci, gravité du sujet oblige je suppose, fait moins rire que les précédents opus, et est plus triste et plus noir que les autres romans de la même période.

Je finis donc ce livre sur une impression mitigée, certes les 350 pages de l’édition de poche se lisent en quelques heures, (le livre est comme toujours admirablement bien traduit par Mme. Anne COLIN du TERRAIL), et on sourit quelques fois aux situations absolument surréalistes dans lesquelles se met Surunen notre sympathique et naïf héros… Mais malheureusement on n’y retrouve pas le style habituel, le plaisir de lecture, l'ironie mordante, le burlesque, la bouffée d’air frais et de bonne humeur pour lesquels j’ai pris l’habitude de lire les livres du « Gabriel GARCIA-MARQUEZ de Laponie »... Je finis donc cette lecture plutôt frustré, et je me demande donc ce qu’il m'en restera dans quelque temps…