Le bal mécanique
de Yannick Grannec

critiqué par Veneziano, le 23 octobre 2016
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'histoire romancée du Bauhaus
L'architecture influence les existences, en sus de conditionner les cadres de vie. C'est ce que veut montrer ce roman.
Dans une première partie, il y est exposé une série d'histoires où les personnages détiennent un lien fort avec l'architecture, un réalisateur d'émissions de télé-réalité, un peintre mystérieusement retiré du monde sur la Côte d'Azur et père de ce dernier, et un autre ayant à faire avec l'Allemagne nazie. Dans la seconde, il est retracé l'histoire de Magda, personnage fictif, qui a pleinement participé à l'histoire de l'école du Bauhaus, comme étudiante et par la suite dans son évolution. Gropius y est donc très présent.
La première a le mérite de prendre connaissance des effets possibles de l'architecture sur la vie quotidienne, mais relève assez vite d'un glauque assez déplaisant, comme si elle devenait envahissante. Probablement vaut-il mieux frapper fort pour retenir le moins, mais l'idée est étonnamment traitée, de manière quelque peu décevante, à mon sens.
La seconde m'est apparue nettement plus intéressante. La création d'un mouvement artistique et intellectuel est retracée avec moult détails, avec les enthousiasmes, échecs et mises en danger de ses protagonistes. L'action commence avec la fin de l'Empire et le début de la République de Weimar, continue avec la montée du nazisme, qui met la main sur la commune qui accueille l'école, et qui commence à la fermer.
L'action est riche en rebondissements et personnages. Elle apprend beaucoup sur la manière de concevoir l'ébullition intellectuelle de l'époque et le poids des oppositions idéologiques. Ce livre reste globalement fort digne d'intérêt.